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Des députés facilitent la gestion commune et pacifique des terres à Rutshuru

Les élus locaux et nationaux encouragent de plus en plus la gestion commune des terres pour tous en territoire de Rutshuru dans le Nord-Kivu. Étant donné que les hommes riches ont accaparé de grandes étendues de terre, ces députés procèdent par des médiations entre les grands concessionnaires et les populations locales pour permettre à celles-ci d’exploiter des portions de terre pour survivre.

A Rutshuru, territoire situé à 65 km au nord de la ville de Goma, des politiciens, des notables, des opérateurs économiques, des généraux de l’armée, des chefs rebelles, etc., occupent de vastes étendues de terres arables au détriment de la majorité des populations locales. Ce déséquilibre est source de conflits fonciers, car beaucoup de membres des communautés locales n’ont plus d’espaces où cultiver pour nourrir leurs familles.

Selon Ely Nzaghani, député provincial élu de Rutshuru, pour être concessionnaire, il y a une longue et épuisante procédure à suivre. « Il faut voyager jusqu’à Kinshasa pour remplir toutes les formalités. Avec ça, le citoyen lambda sans moyens ne peut s’en sortir », explique le député. Voilà pourquoi les personnes friquées réussissent à accaparer les terres dont tout le monde a le plein droit de jouissance.

Un plaidoyer qui paie

L’agriculture constitue la principale source de revenus pour de nombreux habitants de Rutshuru. Quelques élus locaux ont décidé de s’impliquer activement en négociant avec des concessionnaires pour qu’ils octroient quelques espaces aux agriculteurs, et ce, gratuitement ou moyennant un peu de frais. « Ce lobbying paie de plus en plus », affirme le député Hope Sabine, un autre élu de Rutshuru.

Dans les concessions du domaine de Katale et de Rubare par exemple, les populations locales sèment pommes de terre, ananas, légumes, haricot, etc. Ils cultivent tout ça, sous les caféiers appartenant aux concessionnaires, en parfait accord avec eux. « Je cultive un hectare de terre appartenant à un officier de l’armée congolaise qui réside à Kinshasa. Cela, après une facilitation d’un élu de chez nous. À chaque récolte, j’envoie volontairement quelques sacs de haricot au propriétaire du champ, une façon de lui dire merci pour m’avoir accordé le privilège de cultiver dans sa terre », se réjouit Muhima Alphonse, agriculteur dans la chefferie de Bwisha à Rutshuru.

Concession inexploitée, un manque à gagner

De nombreux propriétaires de concessions ne vivent pas à Rutshuru. Ils achètent de grands espaces et les laissent inexploités. « C’est la norme ici. Ceux qui prennent de grandes étendues de terre ne les utilisent même pas, alors que les communautés en ont besoin », déplore Séverin Mugangu, un expert foncier. Il propose que « ces espaces non exploités soient récupérés par l’Etat et réaffectés en faveur des gens capables d’y travailler ».

C’est ici l’occasion pour nous de féliciter les élus locaux et nationaux pour leur implication dans la résolution des conflits fonciers. La terre pour tous, la paix pour tous. Ces élus ont opté pour la promotion de la gestion commune et pacifique des terres dans le Rutshuru, un territoire où les conflits fonciers poussent parfois les jeunes à intégrer les groupes rebelles.

#TerreDePaix

 

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