Equipe Léopards RDC Football, @Photo Droits Tiers
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Après leur deuxième défaite à la CAN, quel avenir pour les Léopards de la RDC ?

Beaucoup ont grincé des dents quand ils ont vu Salah lever les bras après avoir inscrit le 2e but de l’Egypte, la RDC n’a pas eu la chance de revenir au score. Une deuxième défaite en deux matchs. Il faudra désormais un miracle pour voir les Léopards en 8e de finale. La déception est grande pour une nation considérée comme la 5e du continent d’après le dernier classement FIFA.

On peut se l’avouer, cette génération de footballeurs congolais semble au bout de sa course et les exploits de 2015, où ils ont atteint la demi-finale, semblent bien loin. Mais à cette CAN égyptienne, qualification miraculeuse ou non, un énorme chantier attend la Fédération congolaise de football (Fécofa), mais est-elle prête à relever le défi ? Rien n’est moins sûr. Alors, quel avenir pour les Léopards ? Voici l’analyse de Karl Kiyayua, un Congolais vivant en Allemagne et passionné de football.

Léopards : une équipe sans leader

Contre l’Egypte, la RDC a touché deux fois la transversale, mais par deux fois l’Egypte a marqué. C’était un match presque à la hauteur des Congolais. Hélas, les Pharaons ont marqué deux buts, et celui qui a inscrit le deuxième (scellant le sort des Léopards) n’est autre que l’inévitable Mohamed Salah. Dans les moments chauds de cette rencontre, les Pharaons ont pu compter sur leur leader.  C’est le cas de toutes les grandes équipes, malheureusement la RDC n’a pas de leader. Pour preuve, le brassard de capitaine est passé de Mulumbu à Tisserand, difficile de savoir qui est le vrai patron de cette équipe. Pas de leader technique non plus, Bakambu a beau être le joueur africain le plus cher de l’histoire, il évolue en Chine et il n’est plus habitué aux matchs de très haut niveau. Et dans ces conditions, difficile que la délivrance vienne d’un joueur qui ne joue pas la Ligue des Champions. Dans le football d’aujourd’hui, sans leader, il est difficile d’aller très loin.

Coach Ibenge dépassé ?

Avant toute critique, il faut reconnaitre l’énorme travail d’Ibenge ces dernières années. Il ne faut pas oublier dans quel état était la sélection avant son arrivée. Ibenge a su s’appuyer sur les forces du championnat local tout en convainquant des binationaux à venir jouer pour les Léopards, rattrapant enfin le retard pris sur nos voisins africains. La qualification ratée de peu pour la Coupe du monde 2018 semble être la cassure. Les binationaux les plus talentueux font depuis le choix de rester en Europe et les Léopards se perdent dans un jeu trop stéréotypé. La RDC a besoin d’un nouveau souffle, de joueurs en devenir qui peuvent jouer au plus haut niveau. Et, sans renier tout le travail accompli par Ibenge, peut-être que les Léopards on besoin d’un nouveau coach.

Qui pour l’avenir de la sélection ?

Le Congolais Claude Makelele a déjà lancé quelques appels du pied en disant qu’il se voyait bien à la tête de la sélection. Pourtant son maigre bilan en tant qu’entraineur ne plaide pas pour lui. Le spectre d’un « sorcier blanc » plane aussi, mais Ibenge et d’autres sélectionneurs africains ont prouvé que l’on peut être noir et amener une équipe au sommet. Alors c’est peut-être du côté du TP Mazembe qu’il faudrait regarder ? L’entraineur des Corbeaux de Lubumbashi, Pamphile Mihayo Kazembe, a une nouvelle fois remporté le championnat hissant le club en demi-finale de la Ligue des Champions africaine.

Du côté des joueurs, l’Europe regorge de jeunes binationaux ambitieux qui pourraient jouer un jour pour la RDC. C’est le cas de Samuel Moutoussamy (Nantes), Nordi Mukiele (Leipzig), Orel Mangala (Hambourg), Jonathan Ikoné (Lille), Jean-Philippe Mateta (Mayence), Stéphane Omeonga (Hibernian), Aaron Leya Iseka (Toulouse), Dodi Lukebakio (Düsseldorf), Isaac Mbenza (Huddersfield) et la liste n’est pas exhaustive. Pourquoi ne pas penser également à une vaste sélection locale pour repenser l’équipe nationale ?

La RDC ne manque pas de talents mais d’idées. Il faudra réussir à trouver des hommes, que ce soit dans le staff ou sur le terrain, qui auront l’envie et la passion de porter l’équipe. C’est un vrai défi qui attend la Fécofa. Toutes les pièces du puzzle sont là, mais ceux qui suivent le football congolais savent très bien qu’il est rare de trouver quelqu’un qui saura les assembler.

Karl Kiyayua

 

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