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Discours haineux : la RDC a besoin des programmes de dé-radicalisation (Partie 2)

Dans la première partie de cet article, j’ai évoqué l’importance d’une politique de dé-radicalisation qui soit pilotée par le gouvernement ou l’un de ses services, en collaboration avec la société civile. J’ai aussi évoqué deux exemples de politique de dé-radicalisation ayant bien marché et dont on peut s’inspirer. Le Congo en a besoin, et j’ai choisi ici de parler du Katanga, en situation actuelle de crise sociale de coronavirus.

Il faut cependant remarquer que les politiques et les expériences de dé-radicalisation ont, dans certains cas, connu des succès mitigés. Revenons sur quelques exemples et leçons. Ils peuvent aider à éviter certaines erreurs dans la mise en place de notre propre politique.

L’exemple français, et d’autre du Maghreb

Un article du site Slate.fr permet de comprendre ce qu’ont été les expériences de dé-radicalisation à la française depuis 2016. Fait marquant : la fermeture du premier centre de prévention et d’insertion à la citoyenneté. Il avait été ouvert en juillet 2016 sur le site de Pontourny. Cet évènement marquait l’échec d’une expérience pilote qui allait permettre l’ouverture de 13 autres centres similaires à travers toute la France.

Plusieurs problèmes ont continuellement conduit à cet échec. En lisant l’article de Slate.fr, j’ai réalisé combien l’opportunisme des dirigeants politiques a été à la racine de pas mal de problèmes. « En 2016, c’est hâtivement, et à la faveur d’une opportunité politique, que le centre de prévention et d’insertion à la citoyenneté (CPIC) remplace un centre éducatif et de formation professionnelle (CEFP) appelé à disparaître », peut-on lire sur Slate.

Dans un pays comme la RDC, l’opportunisme politique est un fréquent problème. Et il serait à craindre que les efforts de contrer la radicalisation des jeunes dans une région comme le Katanga, en prennent un sacré coup. D’où la nécessité d’une politique bien pensée et planifiée dans le but d’améliorer les relations entre citoyens au sein de la communauté nationale.

Pas d’actions en trompe-l’œil

Ceci étant dit, je ne manquerais pas d’évoquer aussi le cas des pays d’Afrique du Nord. Leur l’expérience en matière de politique de dé-radicalisation est, à mon sens, ce qu’il y a de pire. Le but final n’est pas d’aider les personnes à couper le pont avec l’extrémisme violent, dans plusieurs pays de la région. Il me semble bien qu’on vise plutôt à préserver un régime politique de toute chute.

Un article du site Diploweb permet de se faire une idée quant à ce. Son constat est clair : « Le rôle de la police est central, qui tente d’amener les prisonniers à renoncer à la violence et à devenir des informateurs. Les policiers apportent une aide financière aux détenus qui se sont amendés et à leur famille, et s’efforcent parfois de négocier des libérations anticipées, mais il y a peu d’actions pour modifier les positions religieuses radicales. »

Avec ce type de démarche, on est certain que l’idée n’est pas de remporter la guerre contre l’extrémisme violent sur le long terme. Mais on s’efforce d’obtenir un semblant de calme dont a besoin un système politique pour perdurer. Une démarche que n’ont pas intérêt à adopter nos autorités dans un Congo aux contrées plus explosives encore, plus le temps passe sans dé-radicalisation.

 

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