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Drame de Matadi Kibala : le pire aurait pu être évité

Kinshasa toujours sous le choc après la mort de 26 personnes électrocutées mercredi par une ligne haute tension. Un câble électrique avait cédé suite à la foudre qui s’était abattue sur un pylône. La classe politique congolaise a réagi diversement. Les uns promettant des obsèques dignes, les autres fustigeant l’irresponsabilité des dirigeants dans la prévention de ce drame. 

Au-delà de l’émotion, une question fondamentale demeure : qui est vraiment responsable de ce drame ? 

La pauvreté : premier coupable

Au nom de la nécessité de travailler pour survivre, les petits commerçants dressent leurs stands même sur la chaussée, sans imaginer un seul instant qu’ils peuvent se faire écraser par des voitures. 

Le PCA de la Snel, Alain André Atundu a fustigé l’attitude de la population qui construit ou exerce de façon anarchique, des activités dans des zones traversées par des pylônes électriques. Et ce n’est pas un cas isolé à Kinshasa. À la première rue Limete par exemple, juste à côté de l’aérodrome national de Ndolo, une ligne haute tension passe au dessus des habitations construites au mépris des normes de sécurité. 

Situation identique au quartier des Anciens combattants dans la commune de Ngaliema. Pareil dans la commune de la Nsele. 

Des personnes fortunées construisent des villas luxueuses dans ces conditions sans se soucier de leur propre sécurité et en appellent à l’aide de l’État quand survient le drame. Combien de câbles électriques et de canalisations d’eau sont enterrés sous des bâtiments construits de façon anarchique à Kinshasa ? 

Au cimetière de Mikondo près de l’aéroport de Ndjili, des maisons sont érigées au-dessus des tombes. Certaines sépultures servent même de fosses septiques. Même scénario au cimetière de Kinsuka. À force de chercher à posséder à tout prix un lopin de terre, on fait fi de toutes les normes de sécurité ou de simple bon sens. 

Chers gouvernants : agissez !

Le drame de Matadi Kibala, tout comme celui du marché Type-K en 1996, où des centaines de personnes avaient perdu la vie après la sortie de piste d’un aéronef, rappelle la responsabilité des dirigeants à anticiper les drames et à sévir contre les récalcitrants. Combien de naufrages connait-on régulièrement en RDC suite à la mauvaise foi, la cupidité, l’insouciance et la négligence ? 

Le cours de civisme, l’un des plus négligés de notre programme scolaire, ne nous a pas suffisamment inculqué la propreté, car les Kinois, jettent les déchets dans la rue, les caniveaux, les cours d’eau… oubliant souvent le retour de la manivelle.

 

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