Le processus électoral en RDC entre enfin dans le vif du sujet. Depuis le samedi 9 septembre, la Commission électorale nationale indépendante (Céni) reçoit les candidatures à la présidentielle du 20 décembre. Au moins trois acteurs politiques ont déjà déposé leurs candidatures à Kinshasa, alors que les « grosses cylindrées » temporisent.
Sans nul doute, l’élection présidentielle est le scrutin majeur dans un processus électoral. Depuis les élections contestées de 2018, l’opposition congolaise ne pariait que sur celles de 2023 pour chasser Félix Tshisekedi du pouvoir. Aujourd’hui, avec l’ouverture du bureau de réception des candidatures à l’élection présidentielle, le processus électoral a atteint le point de non retour. Et c’est ici que l’on devra connaître les vrais concurrents qui s’affronteront le 20 décembre.
Les premières candidatures reçues par la Céni
Une chose est d’annoncer avec pompe sa candidature sur les médias, une autre est de la concrétiser en déposant son dossier à la Céni. Dès le jour d’ouverture du bureau de réception et de traitement des candidatures, Rex Kazadi, un Congolais de la diaspora, était le premier à se jeter à l’eau. Il a déposé sa candidature et a payé la caution non remboursable de 160 millions de francs congolais, équivalant à 64 000 dollars américains. Après lui, c’était au tour de l’ancien Premier ministre Augustin Matata Ponyo. Il se dit confiant en ses chances de remporter la présidentielle du 20 décembre, et espère que la population votera pour lui en raison de son « bon bilan » de l’époque où il était Premier ministre.
La troisième personne à avoir déposé sa candidature c’est Constant Mutamba. Ancien activiste des mouvements citoyens converti à la politique sous Joseph Kabila. Il promet, s’il est élu, de faire arrêter le président rwandais Paul Kagame pour ses crimes dans l’est de la République démocratique du Congo. Constant Mutamba promet également d’annexer le Rwanda comme « 27e province de la RDC ».
Les candidatures les plus attendues !
Il est clair que le scrutin présidentiel c’est pour les poids lourds politiques. Outre Félix Tshisekedi, dont la candidature va de soi, on attend le dépôt de celles de principaux leaders de l’opposition tels que Moïse Katumbi et Martin Fayulu. Pourquoi pas celle du Prix Nobel Denis Mukwege ?
Par ailleurs, le moment est venu de savoir si la loi Tshiani va écarter des candidats qui ne sont pas « de père et de mère ». Or, à l’heure actuelle, cette fameuse loi n’a encore été ni traitée, ni adoptée au Parlement. Elle ne peut donc pas être évoquée pour faire barrage à des candidats comme Moïse Katumbi. Nous encourageons ce dernier à déposer sa candidature et à participer à l’élection du 20 décembre. Que seul le peuple décide de qui il veut élire.