L’heure des élections des gouverneurs approche, et la République démocratique du Congo se prépare à un autre moment crucial de son processus démocratique après les scrutins du 20 décembre 2023. Cependant, des questions émergent quant à la transparence et à l’intégrité de ce processus. Dans le Haut-Katanga par exemple, les manœuvres politiques semblent prendre le pas sur la démocratie.
Jacques Kyabula, actuel gouverneur du Haut-Katanga, et candidat désigné à sa propre succession par l’Union Sacrée, est au cœur de la controverse. Sa gestion de la province a été vivement critiquée, notamment en ce qui concerne les salaires non payés des agents du gouvernorat pendant près de six mois. De plus, l’insécurité persistante à Lubumbashi soulève des questions sur sa capacité à protéger réellement les citoyens. Son collistier au poste de vice-gouverneur, l’actuel maire de la ville de Lubumbashi, n’a pas non plus réussi le pari de vaincre l’insalubrité, les marchés pirates et les embouteillages dans la ville.
Le choix de l’Union sacrée
Le gouverneur sortant, Jacques Kyabula, a été désigné candidat pour le compte de l’Union sacrée, la coalition au pouvoir. Mais quels sont les critères qui ont milité en faveur de ce choix ? S’est-on basé sur ses compétences, son expérience ou simplement sur des considérations politiques ? La population mérite des réponses claires.
La démocratie repose sur la participation active des citoyens dans le processus de sélection de leurs dirigeants. Cependant, si les nominations se font en coulisses, sans consultation du peuple, cela remet en question le sens démocratique de ces élections. Sur ce point, on peut se demander si notre démocratie n’est pas en péril.
En fin de compte, l’intérêt du peuple doit primer. Les gouverneurs jouent un rôle crucial dans la conduite des provinces. Leur manière de diriger impacte directement les différents secteurs de la vie quotidienne des citoyens, notamment : la sécurité, l’économie, l’éducation et bien d’autres aspects. Il est temps de placer le peuple au cœur de toute prise de décisions politiques, car c’est lui qui demandera des comptes à ses dirigeants.
Les élections des gouverneurs ne devraient pas être un simple partage de butin politique. Elles doivent refléter la volonté populaire et garantir une gouvernance transparente et responsable. Espérons que le Haut-Katanga et l’ensemble du pays sauront préserver la démocratie dans ce jeu politique complexe.