Les candidats élus aux législatives nationales sont connus. En attendant les résultats définitifs à la fin des contentieux électoraux à la Cour constitutionnelle, la première session extraordinaire de la nouvelle législature a eu lieu lundi 29 janvier 2024 au Palais du peuple. Malheureusement, il y avait très peu de femmes par rapport aux hommes.
La nouvelle Assemblée nationale ne compte que 64 femmes sur les 477 députés élus. Malgré de nombreuses luttes pour pousser la femme à s’engager en politique, seulement 14% de femmes vont siéger à la Chambre basse du Parlement. Certes, une légère avancée par rapport aux législatives de 2018, où l’on ne comptait qu’environ 10% de femmes élues députées nationales, mais le taux de représentativité de la femme reste faible.
Pour qui votent les femmes ?
C’est pratiquement un paradoxe ! Nul n’ignore que les électrices sont plus nombreuses que les électeurs en RDC. Mais, les résultats montrent clairement que les femmes ne votent pas pour les femmes lors des élections.
A l’issue de l’opération d’identification et d’enrôlement des électeurs, les femmes ont représenté 50,57% contre 49,43% d’électeurs. Alors, pourquoi les femmes candidates ne parviennent pas à se faire élire massivement ? Croient-elles toujours que seul l’homme doit diriger ? Je me demande aussi si les femmes ont réellement fourni des efforts qu’il fallait pour être élues ou alors la plupart attendaient qu’on leur serve le gâteau sur un plateau.
La nouvelle loi électorale n’a pas changé grand-chose
Selon la nouvelle loi électorale, les partis politiques qui alignent 50% de femmes sur les listes électorales sont exemptés de payer la caution. Mais, aucun parti n’a pu atteindre ce taux d’alignement de femmes.
Lors de la convocation de l’électorat aux législatives nationales, la Céni avait reçu 3.955 candidatures féminines. Ce qui ne fait même pas près de la moitié des candidatures masculines ! En tout cas, cette loi n’a vraiment pas changé grand-chose. Elle devrait peut-être revêtir un caractère contraignant ou être présentée sous une autre forme.
Les femmes vont-elles demeurer dans leur position habituelle au sein des partis politiques ? Où elles chantent, dansent, étalent leurs pagnes et votent pour des hommes qui restent toujours majoritaires sur les listes électorales ?
Attendons alors la formation du gouvernement pour voir combien de femmes occuperont des postes ministériels. J’espère que les choses seront peut-être différentes en termes d’amélioration du taux de représentativité des femmes.