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Faire du karaté et en vivre toute sa vie

Boniface Mujanayi Musakayi est l’entraîneur de Makara Club, premier club de karaté de la cité Gécamines à Lubumbashi. Il l’a fondé 1976 ! La preuve qu’il n’y a pas que le football pour vivre.

Boniface Mujanayi pratique le karaté depuis 1973, il n’avait alors que 17 ans. Au bout de trois ans de formation dans le club Hatari de Lubumbashi, il a été autorisé à créer son propre club, le Makara Club, à la cité Gécamines où il vivait.

Les gloires de Boniface en karaté

C’est lui qui m’a insufflé la passion pour le karaté, passion que j’ai transmise à mon tour à beaucoup d’amis. Mémorables aventures qui nous ont donné l’occasion d’affronter les karatékas de l’Université de Lubumbashi. Des athlètes ont pu émerger et devenir célèbres. C’est le cas entre autres de maître Emil Mota, professeur à l’Université de Lubumbashi et ancien secrétaire particulier de feu le président Laurent-Désiré Kabila.

Le Makara Club est presque devenu une légende dans la province du Katanga, faisant trembler les plus grands clubs. Son entraîneur est aujourd’hui ceinture noire, 3ème dan. Mais à ses débuts dans le Makara, alors qu’il n’était que ceinture orange (troisième grade après les ceintures blanche et jaune et avant la verte), il pouvait affronter avec succès, au cours d’une même soirée, plusieurs ceintures noires, parmi lesquelles le célèbre maître Michel Kandamena, alias Covo. Boniface Mujanayi a entraîné des dizaines de personnes, et parmi elles quatre ont obtenu leur ceinture noire à Lubumbashi et trois à Mbujimayi. Ces dernières ont pris leur indépendance, en devenant des chefs de clubs.

Boniface Mujanayi, karateka à vie

Boniface Mujanayi, alias Ours noir, fait du karaté depuis 44 ans. C’est ce sport qui le fait vivre. Lors d’un séjour à Mbujimayi en 1981, il s’est illustré en défendant le propriétaire d’une concession de diamant attaqué par une horde de creuseurs artisanaux. Le diamantaire lui a offert en cadeau un puits de diamant, ce qui a permis au jeune héros d’avoir les moyens de se marier et d’acheter une maison à Lubumbashi. Il entraîne presque bénévolement les karatékas affiliés au club de la Gécamines, mais ses élèves ne le laissent jamais mourir de faim.

Comme quoi, il n’y a pas que le football qui fait vivre ses pratiquants en tant que sport. Tout le monde ne peut pas devenir Ronaldo, Messi ou Mputu Trésor et vivre du football. Ouvrir les perspectives, et surtout se former et s’entraîner dans d’autres disciplines sportives, paie parfois bien plus que de passer son temps à rêver.

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