La question de la négociation avec les groupes armés est un sujet sensible en République démocratique du Congo. En principe, un État fort ne devrait jamais céder face aux rebelles. Cela équivaut à encourager l’impunité et à transformer le partage du pouvoir en une récompense pour ceux qui prennent les armes. Pourtant, la réalité sur le terrain impose parfois des compromis.
L’un des problèmes récurrents en RDC est la gestion des conflits armés par des accords de paix qui intègrent des chefs rebelles dans les institutions de l’État. Cette pratique, bien que souvent présentée comme une solution pragmatique, affaiblit l’autorité du gouvernement et envoie un signal dangereux : la violence devient un moyen efficace pour accéder au pouvoir.
Un État démocratique et fort devrait s’appuyer sur des institutions solides, des élections incontestables et une armée capable de défendre l’intégrité territoriale. Dans ce cadre, négocier avec un groupe armé comme le M23 serait une aberration, car cela légitimerait son mode d’action.
Une situation qui impose un dialogue
Cependant, la situation actuelle complique cette position de principe. Le M23 a réussi à s’implanter et à contrôler des territoires stratégiques et des villes majeures comme Goma dans l’est du pays. Cette situation exerce une pression constante sur le gouvernement. La RDC n’a pas su endiguer l’expansion militaire des rebelles, ce qui place le pays dans une position défavorable.
Dans ce contexte, refuser toute négociation revient à prolonger un conflit dont l’issue est incertaine, avec un coût humain et matériel considérable. Un dialogue pourrait permettre d’obtenir un cessez-le-feu, préserver des vies et préparer une réponse plus efficace sur le long terme.
Négocier ne signifie pas céder. Le gouvernement doit éviter les erreurs du passé en refusant tout accord qui offrirait des postes politiques ou une amnistie totale aux responsables de violences. Une approche mixte, alliant fermeté et ouverture diplomatique, semble aujourd’hui la meilleure option pour éviter que la situation ne s’enlise encore davantage.