Comment ne pas être triste, abattu et déstabilisé quand une femme meurt en donnant la vie ?
Dernièrement la mort m’a arraché une amie qui était dans la fleur de l’âge. Elle était ambitieuse, courageuse et avait encore toute sa vie devant elle !
Ce jour, je couche ces quelques lignes en hommage à cette femme battante. Une femme qui était la définition même de la gentillesse et qui sûrement aurait été une mère formidable !
C’est tellement choquant et absurde qu’une femme meure en donnant la vie ! Alors que sous d’autres cieux on n’en parle presque plus, la mortalité maternelle est encore d’actualité en République démocratique du Congo. Elle fait référence au décès de la femme pendant la grossesse ou à la suite d’un accouchement. Selon l’avis des plusieurs agents de santé, ce phénomène, pourtant évitable, apparaît sur le « palmarès » des plus gros défis du système sanitaire congolais.
La mortalité maternelle est évitable
Pour le docteur Jean-Mathieu Ndaliko : « C’est inacceptable qu’une femme meure à la suite d’un accouchement ! En 9 mois de grossesse, toutes les astuces sont mises en marche et réunies pour que personne ne perde la vie. »
Il ajoute : « Tout décès dans une structure sanitaire est sujet à l’audit, et surtout, celui qui survient à la suite d’un accouchement. »
Que faut-il faire pour palier tant soit peu ce phénomène néfaste ? Selon le docteur Mathe : « La plupart des cas de décès à la maternité sont la résultante d’une négligence. Pour qu’il y ait décès maternel, il faut qu’il y ait une suite de petits manquements qui culminent vers cette fatalité. » Il est donc crucial de prévenir les manquements à chaque étape de la grossesse, et ceci, jusqu’à l’accouchement.
Par ailleurs, certaines choses à observer sont les CPN (consultations prénatales). Chaque cas est spécifique, et si tous les rendez-vous, conseils, observations et prescriptions médicales sont suivis à la lettre, le pronostic de chaque femme enceinte est non seulement établi, mais aussi prévisible à 99%.
Ces causes de mortalité à éviter
Les hémorragies, l’hypertension ou des infections sont parmi les causes majeures de décès maternels. La première requiert une surveillance accrue après l’accouchement. Et si durant la CPN recentrée, le médecin a pronostiqué une possibilité de perte de sang, l’équipe se chargeant de l’accouchement prévoit déjà le don de sang.
L’hypertension requiert tout aussi une surveillance, avant, pendant et après l’accouchement. Les infections ne sont pas à mettre de côté car, elles sont aussi à la base de plusieurs pertes en vies humaines. Il existe aussi malheureusement d’autres facteurs qui échappent au contrôle du corps médical.
Père, nous avons aussi besoin de vous durant la grossesse
L’implication du futur père, pendant toute la durée de la grossesse jusqu’à l’accouchement, est tout aussi cruciale. Celle-ci permet une stabilité psychologique dont a besoin la femme. La grossesse étant une période riche en rebondissements, la femme a besoin de se sentir soutenue, choyée et comprise. C’est un geste légal et citoyen pour un homme, d’accompagner sa femme enceinte. Et pour faciliter cet accompagnement, toutes les conventions du travail concèdent le droit aux congés de paternité aux futurs pères.
Dans le système des Nations-Unies, le congé de paternité s’étend entre 30 et 60 jours. Dans certaines entreprises privées, on ne donne que 4 jours. L’homme devrait donc s’investir davantage en accompagnant sa femme à toutes les visites médicales. Ceci lui permettra de comprendre les transformations que subit le corps de sa femme, pour s’adapter aux nouvelles contraintes quotidiennes, réaliser son importance dans le processus de la naissance de son enfant et surtout saisir la complexité de l’épreuve que va traverser sa partenaire.
Commencer les CPN à temps
L’accompagnement de la femme enceinte est d’une importance capitale dès l’instant où elle est consciente de porter une vie en elle. D’où la nécessité d’insister sur la formation et la préparation des professionnels de santé. Aux femmes enceintes, de commencer leur CPN aussi tôt que possible pour permettre une meilleure observation et que le corps soignant décèle à temps des anomalies, et travaille sur les précautions à prendre.
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