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Une femme violée dans une prison de Lubumbashi 

Des crimes se commettent aussi en prison à Lubumbashi, deuxième ville de la République du Congo. Deux femmes sorties de la « prison de haute sécurité de Kasapa » racontent leur douleur : elles ont été violées en prison.

Lucie, 28 ans, a été accusée de complicité de viol sur la fille de sa patronne qui lui louait un appartement. Répondant à une invitation au domicile de sa patronne, elle avait été arrêtée par sept policiers et transférée au cachot de la commune de Lubumbashi, avant d’être placée en détention préventive à la prison de Kasapa. C’est dans cette prison de « haute sécurité », comme elle est appelée, que Lucie a vécu l’inoubliable. « En plus des durs travaux, j’ai été victime d’un viol », confie-t-elle avec une douleur profonde qui transparaît dans ses larmes.

« Un détenu de la cellule VIP (offrant plus de confort que d’autres) m’a remarquée et a donné de l’argent à la chef de notre cellule pour me contraindre à passer la nuit dans sa chambre. Par peur d’être frappée, j’ai cédé à la pression de celle qui nous gérait. J’ai été enfermée 48h dans la chambre de mon bourreau afin d’assouvir ses envies sexuelles », finit-elle en sanglotant.

Des durs travaux et violences physiques sur une détenue

Naomie (pseudonyme), la trentaine révolue, a été arrêtée le 21 juin 2016 par la police de la commune de Ruashi. Placée en garde à vue pendant 6 jours, elle est enfermée dans une cellule insalubre. « Je passais la nuit dans les toilettes. Tous les soirs, les policiers de garde me versaient de l’eau. Je dormais trempée », raconte-t-elle. Après ce calvaire, Naomie a été transférée au cachot du parquet secondaire de la pour 5 jours, faute d’argent pour obtenir sa liberté provisoire. Le 1er juillet, Naomie a été transférée à la prison de Kasapa. C’est à Kasapa qu’elle vit des horreurs.

« Le jour de mon arrivée, j’avais été tracassée, intimidée et dépouillée par les anciennes prisonnières. Chaque soir, je devais chanter, battre le tam-tam et danser en même temps. Un jour j’avais refusé de me soumettre. Mes codétenues m’ont tabassée jusqu’au gonflement et à la coagulation du sang dans mon œil gauche. Ce jour-là, poursuit-elle tristement, j’ai dormi à même le sol. »

Avec ces deux témoignages, je m’interroge sur l’importance des inspections des lieux carcéraux par les magistrats. Une prison est censée rééduquer des personnes condamnées. Elles ne doivent en aucun cas devenir des lieux de criminalité.

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Les commentaires récents (5)

  1. Pourquoi ces deux pauvres femmes se sont-elles contentées de « raconter leur douleur » au lieu de déposer plainte ?