L’autodéfense, également connue sous le nom de self-défense, émerge comme une réponse aux situations de violence auxquelles les femmes sont confrontées dans notre société où les agressions et harcèlements dans les rues deviennent monnaie courante. C’est l’ambition développée par Norlin Bayilaba Pepe, athlète professionnel médaillé en lutte gréco-romaine et membre de l’équipe nationale de la RDC dans cette discipline.
Cet athlète de haut niveau pense que le self-défense permettra aux femmes non seulement de se sécuriser, mais aussi de dissuader les agresseurs et de réagir de manière adéquate en cas de menace physique réelle.
La légitime défense : un droit
Souvent, les conditions dans lesquelles doit s’exercer la légitime défense font rarement l’unanimité. Ce qui pose un problème, notamment lorsque la riposte engagée pour se défendre contre une agression aboutit au décès de l’adversaire ou à des blessures graves. Sur ce point, la proportionnalité de la riposte face à une agression est remise en cause. Le professeur Nyabirungu, spécialiste en droit pénal, se base sur la doctrine pour présenter cette notion dans l’optique congolaise. Pour lui l’autodéfense consiste en « l’emploi direct et nécessaire de la violence, pour repousser une agression injuste qui se commet ou va se commettre contre sa personne ou la personne d’un tiers. »
Il faut donc circonscrire le champ d’utilisation des techniques d’autodéfense en maîtrisant les bases nécessaires pour réagir de manière appropriée face à une agression. Ainsi, il est à noter que :
- Les gestes et les techniques varient en fonction de l’art martial choisi, mais l’objectif reste le même : assurer sa sécurité de manière proportionnée face à la menace ;
- L’attaque subie doit être injustifiée, et la réaction de défense doit être immédiate et équivalente à la gravité de l’agression ;
- La défense ne doit pas entraîner la mort de l’agresseur.
Apprendre les arts martiaux pour régler ses comptes ?
Certains hommes voient d’un mauvais œil le fait que des femmes maitrisent les arts martiaux. Ils craignent qu’elles peuvent les utiliser contre leur conjoint. A ce sujet, maitre Pepe estime que les techniques enseignées n’ont pas un caractère offensif et sont basiques.
Je pense donc que l’autodéfense représente un moyen d’émancipation et de sécurisation pour les femmes. Elle leur permet de se protéger, par exemple dans les centres urbains où la criminalité est en hausse. Avec des outils pratiques et en renforçant la confiance en soi, l’autodéfense contribue à promouvoir la sécurité et le bien-être des femmes dans leur vie quotidienne.