Ce 8 mars 2023, la journée internationale de la femme est consacrée à l’égalité des sexes dans un univers digital inclusif. A ce sujet, le blogueur Trésor Kalonji, à travers un poème, exprime le ressenti des victimes de harcèlement en ligne. Il met un accent sur les violences basées sur le genre à travers les TIC et leurs conséquences sociologiques et psychologiques imposées par le jugement des autres.
Poème
Sur les rues de la toile, grogne le souverain
De ses instincts primaires son cœur s’est empli
Virulent et intrépide, il sermonne la damnée,
Effacée et muselée elle ne peut opiner,
La parole si sacrée si précieuse en supplice,
Devant ses bourreaux qui enterrent ses suppliques,
Ohhh dieux du binaire si vous existâtes,
N’entendez-vous point ce cœur chagriné,
Vous demandez une dernière fois de la gratitude
Existence d’apparat dénué de sens,
Ne vous a-t-elle point honoré de ses déboires,
Exalté ses prouesses de trop d’ivresse
Voilant ses peines de figue et de raisin
Point de Messie pour alléger sa peine
Du poids du péché qui la honnit
Lieu enchanté, volage, éphémère
Toi qui fais de ce monde, un petit village
Ne pardonnes-tu point tes brebis égarées
Caprice de tes vices d’où trébuchent les justes
La faucheuse lui murmure funeste mélodie
Imitant les bienheureux pour apaiser son cœur
Subjuguant son esprit de pensées lugubres
La Vox populi a déjà tranché
Condamnant cette âme de lèse-majesté
Minute de plaisir, d’un destin funeste
En tenue d’Eve sublimant ce plaisir
Des abysses du paraître, elle ne peut se défaire
À jamais marqué du sceau de l’opprobre.
La douleur meurtrit son âme rongée
Le genre humain à jamais l’indifférera
L’évocation d’une innocence perdue la hante
Elle aurait préféré ne jamais savoir. Ne jamais essayer.
Cette minute de silence qui a fait basculer sa vie.