En RDC, un homme féministe est souvent perçu comme un traître ou un faible. Le mot « féministe » lui-même est chargé de connotations péjoratives, surtout lorsqu’il est accolé à un homme. Pourtant, dans une société où les violences faites aux femmes et les inégalités de genre perdurent, il est impératif de redéfinir ces perceptions pour bâtir une société plus juste et harmonieuse.
Être un féministe ne signifie pas être sans caractère ou renoncer à sa masculinité. Au contraire, cela implique d’avoir le courage de défier les normes patriarcales profondément enracinées, de reconnaître les torts historiques et actuels faits aux femmes, et d’agir pour une égalité réelle. C’est une posture de force morale, non de faiblesse.
Le poids des traditions et coutumes
Les traditions et coutumes congolaises, bien qu’importantes pour notre identité, imposent parfois un silence et une résilience forcés aux femmes. Ces normes injustes sont souvent défendues par ceux qui les considèrent comme des piliers de notre culture. Ainsi, un homme qui prend la défense des droits des femmes ou qui défie ces normes est souvent moqué et déconsidéré. Il est accusé de trahir son genre et son héritage culturel.
Dans ces traditions, la polygamie est glorifiée, les infidélités masculines banalisées, et la violence conjugale minimisée. Ces pratiques nuisent aux femmes, mais également aux hommes, car elles perpétuent des dynamiques de domination et de souffrance qui affectent toute la société.
L’urgence de changement de mentalités
Pour briser ce cycle d’injustice et de violences basées sur le genre, les hommes doivent s’engager activement dans la lutte pour les droits des femmes. Être féministe, c’est reconnaître que l’égalité des genres est bénéfique pour tous. Permettre à une femme de travailler, dénoncer les violences conjugales ou élever ses enfants dans une culture de respect mutuel ne diminue en rien la valeur d’un homme. Cela renforce, au contraire, son rôle dans une société équilibrée et prospère.
Le patriarcat a causé trop de torts. Les féministes masculins ne sont pas des faibles, mais des agents de changement. Ils incarnent l’espoir d’un futur où les hommes et les femmes coexistent sur un pied d’égalité, où les droits et libertés ne sont pas définis par le genre. La RDC a besoin de ces hommes courageux, car une société harmonieuse se construit dans la justice et le respect mutuel.