La sexualité est souvent associée chez les hommes au concept de la virilité masculine. Pris sous ce point de vue, être un homme véritable passe par l’accumulation de plusieurs conquêtes ou expériences sexuelles. Que ce soit pour marquer son passage de l’enfance à l’adolescence, vers l’âge adulte ou simplement se rassurer sur ses performances, l’homme est celui qui domine sur la femme en lui imposant ses désirs notamment par la violence.
Cette notion contribue à la culture du viol en normalisant les comportements agressifs, remettant en cause la notion du consentement mutuel sur laquelle se situe la limite entre acte sexuel consenti et viol. En assimilant la masculinité aux prouesses et au contrôle sexuels, la société réduit les femmes à l’état d’objets sexuels, et impose également des attentes irréalistes aux hommes pour qu’ils se conforment à une définition étroite de la virilité. Ce qui pousse parfois ces derniers à se doper avec des produits pharmaceutiques ou des substances alcooliques qui altèrent davantage leurs comportements et renforcent leur agressivité.
L’autre facette de la perpétuation de cette masculinité toxique réside dans l’absence de modèles positifs qui incarnent les caractéristiques de respect et d’empathie envers les femmes. La musique par exemple, dont l’influence dans la société congolaise n’est plus à démontrer, a produit des stars dont l’attitude envers les femmes n’a pas été suffisamment exemplaire pour cultiver une culture basée sur l’égalité des genres.
Félix Tshisekedi : le premier Gentleman ?
L’arrivée de Félix Tshisekedi au pouvoir en 2019 a bousculé les codes. Dans une société conservatrice, voir un chef d’État offrir un bouquet de fleurs à sa femme cachée derrière la porte ou l’embrasser au stade des Martyrs à la demande du public n’était pas commode pour les misogynes.
Le président de la République est considéré comme champion de la masculinité positive pour avoir promu le plus de femmes dans les instances de prise de décisions, jusqu’à désigner pour la toute première fois une femme au poste de Premier ministre en RDC. Peu d’hommes congolais tardent à muter vers ce type de relations d’égalité avec la femme. Je suis sûr que cela viendra certainement avec le temps.