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Les frontières héritées de la colonisation nous divisent

En février 2020, les Lushois (habitants de Lubumbashi) ont suivi le témoignage émouvant de l’artiste performatrice Tabaro, dans la pièce théâtrale : « Overstaying », ou dépassement de séjour. Un spectacle qui ne peut laisser personne indifférent, surtout en ce qui concerne les frontières héritées de la colonisation. Une question persistante dans la mémoire des Congolais depuis les guerres successives à la suite du génocide rwandais en 1994.

Le 27 août 2018, le bus qui amenait l’artiste Christiana Tabako au Congo, s’arrête à un point de contrôle à 30 km de Kasumbalesa (RDC). Un contrôleur en tenue de la police zambienne entre et crie en anglais :« Passport, passport. »

Contrôle à la frontière zambienne

Après avoir contrôlé le premier Congolais, l’agent se tourne vers Christiana. Il prend plus de temps à observer son passeport, pourtant la page du visa n’est pas si loin. « C’était un visa de trois mois et je venais de passer trois semaines de plus en Zambie », explique Christiana. L’agent constate un dépassement de séjour, le fameux « Overstaying ». Sur place, l’agent exige qu’elle puisse descendre du bus.

Une fois descendue, l’artiste est placée dans une pièce qui sent des relents d’urines. Elle la partage avec un fou qui ne cesse de crier : « Mukanji ! Mukanji Bring me Water », (Mukanji apporte moi de l’eau). Christiana espère qu’elle va s’en sortir assez rapidement. Mais finalement, son espoir se transforme en un pire cauchemar. Puisqu’elle va passer quatre jours en garde à vue.

Les frontières africaines, une foutaise !

Parler des frontières africaines, c’est de la foutaise. Surtout en voyant des peines que subissent de simples citoyens qui espèrent circuler librement et s’offrir une vie normale. Pourtant, laisser tomber les frontières au sein d’un continent où des Etats se disent frères, ne veut pas dire abolir ses frontières traditionnelles.

Finalement, il faut bien « appeler [les dirigeants, NDLR] à une conscience de notre proximité culturelle et des valeurs comme base de notre mobilité entre pays », estime l’artiste Mudekereza Patrick.

Depuis 1985, je constate que les habitants vivant sur l’espace Schengen en Europe, circulent librement entre Etats. Pourquoi ne pas appliquer ce même principe en Afrique ?  Malheureusement, ce droit de « circuler librement », reconnu comme universel, est à deux vitesses, malgré les traités internationaux.

 

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Les commentaires récents (1)

  1. Merci pour l’article mais je ne vois pas en quoi il fait référence à l’expérience de Tabaro vu qu’elle était en infraction suite à l’expiration de son visa…