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Fuir, le seul choix qui reste aux chauffeurs après un accident

La population de Kinshasa désigne cette fuite par l’expression : « Kotia poid. » Parfois le chauffeur lui-même après l’accident se dit : « Mwana na mwana bendana », qui veut dire « sauve-qui-peut ». J’ai été par deux fois témoin des accidents de circulation. Et je me demande pourquoi les chauffeurs décident-ils de se sauver plutôt que de se faire secourir par la population ou la police ?

Les raisons que j’ai trouvées dans ce comportement sont surprenantes. Après un accident sur la route à Kinshasa, le chauffeur accidenté et son « receveur » sont souvent victimes d’agression et de vol. Incroyable mais vrai !  Les enfants de rue et les kuluna pillent le véhicule et emportent tout, sous le regard parfois complice d’un agent de police qui n’attend lui aussi que de profiter de ce butin. Du coup, l’accident est devenu presque un cadeau du ciel dont profitent les enfants de rue.

Je vous raconte une anecdote. Vers la station Salongo, dans la commune de Lemba, un bus de transport en commun appelé « TransKin » ou « Bus Kimbuta » roulant à vive allure percute un taxi-bus qui venait de faire le plein de son réservoir. Dans la foulée, tout le monde se précipite non pour secourir les victimes mais plutôt pour  attraper le chauffeur et son receveur en vue de les fouiller et ravir toutes les recettes du jour. Le chauffeur crie au receveur de s’enfuir avec l’argent dans la poche. Malheureusement, le receveur se verra vite cerné par beaucoup de gens. L’autre chauffeur a perdu son téléphone alors qu’il se disputait le volant avec des policiers de roulage.

Si cette fois-ci j’étais témoin de la fuite d’un taximan, j’en ai aussi vu un qui, au lieu de s’enfuir, s’est entêté et a été tué…

La peur d’être tué par la population

Un lundi matin, sur la route By-pass avant le terminus du Rond-point Ngaba, j’ai vu un véhicule heurter un jeune homme avant de finir sa course dans une rigole. C’était terrible ! Alors que le chauffeur essayait de sortir du véhicule pour constater son erreur, des « enfants de rue » appelés ici « les shégués » l’ont encerclé et roué de coups, l’accusant de vouloir fuir. « Je n’ai pas tué cette personne. On peut encore la sauver », criait le chauffeur. Hélas, il a pris tellement de coups, a beaucoup saigné et il est mort. Ce père de famille a ainsi perdu la vie, mais la victime qu’il avait percutée a survécu.

Nos chauffeurs ont besoin d’être protégés. Je me demande si le rôle de l’Acco (Association des chauffeurs du Congo) reste celui de récolter l’argent dans les parkings auprès des chauffeurs plutôt que de se constituer en un syndicat fort, à même de défendre les intérêts des chauffeurs.

Et vous, quel conseil donneriez-vous à un chauffeur kinois après un accident ? Prendre la poudre d’escampette ou rester là ?

 

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Les commentaires récents (1)

  1. Vraiment je du mal à suivre ça a chaque fois. Alors pourquoi nous les congolais on est s’aimer pas. Au lié de sauver les victimes, nous courrons pour detruire et tué les victimes!!!!!