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[Interview] Godefroid Mwanabwato, un ancien activiste citoyen bientôt gouverneur ?

Fervent militant du mouvement citoyen Lutte pour le changement (Lucha), Godefroid Mwanabwato Kahombo rêve de diriger la province du Maniema. Juriste, écrivain et activiste, il a été emprisonné en 2015 pour avoir exigé la tenue des élections. Il a été libéré en 2016 avec d’autres militants à la suite d’une grâce présidentielle visant la décrispation de la situation politique. Après la prison, le militant a quitté le mouvement pro-démocratie Lucha, accusant cette structure de ne plus avoir la même vision que lui.

« J’ai déposé ce jour ma candidature au poste de gouverneur du Maniema. Il est temps d’enclencher le processus de renouvellement de la classe politique et d’imprimer de nouvelles façons de gérer la République », avait déclaré Godefroid Mwanabwato le 24 février 2018. Habari RDC a rencontré ce jeune homme de 32 ans, auteur du roman L’Eden est triste, publié en 2012 aux éditions l’Harmattan, pour comprendre les motivations qui le poussent à embrasser aujourd’hui la carrière politique.

Habari RDC : Quelles sont vos motivations en vous portant candidat au poste de gouverneur du Maniema ?

Godefroid Mwanabwato : La motivation est évidente : l’amour du Congo. L’amour du Congo ne doit pas se limiter à ce militantisme contre ou pour tel ou tel acte. Le vrai militantisme se mène sur le terrain électoral.

Quel sera désormais votre avenir au sein des mouvements citoyens ?

Je n’ai pas d’avenir dans les mouvements citoyens. J’en ai un dans l’espace politique. Je crois en mon avenir, un combat pour la conquête et l’exercice du pouvoir.

Après ces années au sein de mouvements citoyens, qu’est-ce que vous n’avez pas eu et que vous voulez avoir en politique pour servir le peuple ?

Je n’ai besoin de rien. Je n’ai rien eu dans les mouvements citoyens. Je n’ aurai rien ailleurs. Tout ce que je veux c’est la vision que chacun incarne pour le Congo de demain. Nous sommes les outils d’une démocratie dont nous sommes acteurs.

Vous avez passé une longue période de militantisme dans les mouvements citoyens. Qu’est-ce qui vous a poussé à quitter ce front pour la démocratie ?

Les mouvements citoyens ne sont pas destinés à la conquête du pouvoir mais à la revendication permanente pour sa bonne gestion. Moi, je ne me reconnais pas dans cette casquette. Je ne me réduis pas à la revendication. Je crois que je peux prendre le pouvoir et le gérer. Voilà la divergence. Nous sommes des acteurs pragmatiques.

Vous voulez briguer le poste de gouverneur du Maniema, avez-vous une base politique et êtes-vous suffisamment populaire pour atteindre cet objectif ?

Le Parlement provincial du Maniema compte 24 députés. Leur parler et leur expliquer notre vision reste une de nos priorités. La majorité présidentielle n’a pas géré cette province comme il se doit et les députés le savent. S’il faut féliciter le gouvernement central pour avoir changé l’image de la ville, s’il faut également féliciter certains dignes fils de Kindu pour avoir initié des projets de développement au Maniema, en y construisant notamment des universités et des hôpitaux, il faut avouer que le gouvernement provincial n’a rien réalisé du tout. C’est ce que tout candidat devrait démontrer aux élus.

 


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