Après la fin des consultations visant la formation d’un gouvernement d’union nationale, la balle se trouve désormais dans le camp du chef de l’État. Mais les supputations vont bon train. La prochaine équipe gouvernementale sera-t-elle constituée de nouvelles personnalités ou prendra-t-on les mêmes pour recommencer ? L’actuelle Première ministre Judith Suminwa conserver a-t-elle son poste ?
Ici, je ne donne que mon avis en tant que Congolais. Normalement, lorsque l’on promet un nouveau gouvernement, la logique voudrait qu’il soit réellement nouveau. Cela veut dire : nouveau par ceux qui le composent et par les actions et orientations qu’il va imprimer. Ce serait décevant que les mêmes têtes reviennent, alors qu’elles ont montré leurs limites.
On pourrait peut-être reconduire deux ou trois ministres sortants qui jusque-là ont laissé bonne impression dans la population. Mais de mon point de vue, on devrait tourner la page. Même la Première ministre devrait partir. La situation du pays s’est beaucoup détériorée sous son leadership. Goma et Bukavu sont tombés sous son gouvernement. Reconduire Judith Suminwa, même au nom de la fameuse masculinité positive prônée par le chef de l’État, équivaut à reconduire le statu quo.
D’autres ministres également devraient quitter le gouvernement. C’est entre autres le cas de Guy Kabombo Mwadiamvita. Je ne sais même pas ce qu’il fait à un ministère clé comme la Défense nationale. En tout cas, pour moi, Félix Tshisekedi ne devrait garder au gouvernement que des personnalités comme Thérèse Kayikwamba Wagner, Jean-Pierre Bemba.et Constant Mutamba : ils ont montré leur combativité face à la guerre de l’est de notre pays. On a besoin des gens qui expriment haut et fort leur patriotisme.
Gouvernement d’union nationale et non de l’Union sacrée
Parce que ce doit être un gouvernement d’union nationale, il va falloir une ouverture à des personnalités non membres de l’Union sacrée. Certes, les poids lourds de l’opposition ont boycotté la main tendue du chef de l’État, mais ils ne sont pas les seuls dans l’opposition. Il y a lieu de confier des responsabilités ministérielles à des gens comme Adolphe Muzito, et à des figures crédibles de la société civile. L’idéal est que le gouvernement d’union nationale à former porte bien son nom et corresponde à sa mission.
En fait, il faut une rupture claire avec des ministres qui n’étaient que des figurants ou des jouisseurs. Nous voulons un gouvernement à même de rétablir la paix et la cohésion nationale. Un gouvernement capable d’entreprendre des actions susceptibles de faciliter aux FARDC la reprise rapide des villes et territoires occupés par les rebelles du M23-RDF-AFC. Cet objectif devrait passer avant toute chose.