Les réactions congolaises aux attaques récentes du Hamas suscitent des débats, qu’elles soient des positions officielles, des avis de la société civile ou des déclarations d’internautes. Déjà gêné aux entournures, en ce qui concerne la guerre en Ukraine -sentiment russophile oblige-, le continent africain essaie tant bien que mal d’exister dans le débat sur le conflit proche-oriental.
Face à la forme indéfendable d’exactions qui ne peuvent revendiquer le qualificatif d’acte de résistance et dans un contexte de raffermissement des relations entre la RDC et Israël, le chef de l’État congolais a rapidement exprimé son soutien à l’État hébreu. Après une promesse du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu de renforcer la coopération bilatérale, Félix Tshisekedi s’était engagé à déplacer l’ambassade congolaise de Tel Aviv à Jérusalem, acte peu anodin s’il en est.
Le week-end, président congolais exprimait donc, au nom du peuple congolais, ses condoléances aux victimes et à leurs proches. Il réaffirmait son engagement à lutter ensemble contre le terrorisme. Bien d’autres gouvernements du Sud ont tourné leur langue sept fois dans leur bouche avant de qualifier le Hamas de « terroriste ».
La position de Félix Tshisekedi n’a pas manqué de susciter d’inévitables critiques en RDC en cette période électorale. La Lucha, un mouvement de la société civile, a exprimé de fortes critiques au président candidat. Les activistes considèrent l’émotion affichée par Tshisekedi comme un « soutien aveugle » qui ne devrait pas être exprimé au nom du peuple congolais.
Dans les rues de RDC, difficile de dissocier totalement l’historique cause palestinienne des attaques récentes du Hamas, quand bien même les secondes handicapent la première… Sur le réseau X, un twitto autoproclamé « patriote » se désespère que quatre chefs d’Etats africains se soient « alignés sur les positions occidentales en affirmant leur soutien à Israël : Macky du Sénégal, Nana du Ghana, Tshisekedi de la RDC et Ruto du Kenya ». Et de qualifier ce quatuor d’Africains « qui s’alignent sur des colons soutenus par d’autres colons ».
Face aux pro-palestiniens de principe, des mouvements évangéliques ont affiché leur soutien à Israël, à l’instar du fameux prophète Francis Tatu qui a déclaré, depuis Tel Aviv : « Je suis chrétien donc je suis pour et avec Israël à 100%, mais je ne hais pas les Palestiniens. Jésus-Christ est mort pour nous tous. Priez pour nous. » Un autre internaute lui a répondu que ce conflit risquait « de générer d’autres divisions d’ordre idéologique ».
La situation au Proche-Orient va-t-elle polluer la campagne électorale congolaise en RDC ?