Le harcèlement sexuel au travail est une réalité ignorée ou sous-estimée en RDC. De nombreuses femmes victimes choisissent de garder silence au lieu de dénoncer. En ces 16 jours d’activisme contre les violences faites aux femmes, nous mettons en lumière le silence des victimes ; un silence dicté par la peur de perdre leur emploi.
Beaucoup de femmes sont confrontées au quotidien au harcèlement sexuel en milieu professionnel, mais rares sont celles qui osent dénoncer. Elles sont aussi victimes de violences verbales. Personnellement, j’ai vu une femme se faire gronder dans un bureau, au point de pleurer. Son chef est allé jusqu’à lui dire : « Tu n’es pas intelligente ! » Des propos qui, malheureusement, ne sont pas isolés, mais qui font partie du quotidien des femmes au travail. Cette violence verbale, loin d’être anodine, sape la confiance en soi et impacte lourdement la santé mentale des victimes.
La peur de perdre son emploi, un frein à la dénonciation
La peur de perdre son travail empêche souvent les femmes de réagir. Dans un pays où l’emploi est déjà très difficile à trouver, s’exposer à la perte de son emploi est un risque que nul n’est prêt à envisager. En RDC, comme dans de nombreux pays, les femmes subissent ces abus en silence, souvent sans soutien, par crainte de représailles. Ce mutisme permet au harcèlement de prospérer.
La plupart des victimes se retrouvent seules, désemparées, et craignent que le fait de dénoncer n’aggrave leur situation. Pourtant, ces violences ont des conséquences bien plus graves qu’on ne le pense. Soumission, maladies vénériennes, anxiété et dépression, sont souvent le prix à payer pour conserver un emploi dans des conditions aussi dégradantes.
Il est temps de briser ce cercle de silence. Les 16 jours d’activisme sont une occasion de rappeler que chaque femme mérite de travailler dans la dignité. Ensemble, mettons tout en œuvre pour éradiquer le harcèlement en milieu professionnel.