« Chers amis de la presse, nous nous excusons de vous demander de vous contenter de notre déclaration. Il n’y aura pas de question à l’issue de cette conférence de presse. » C’est par ces propos qu’est lancé le point de presse de la coalition des mouvements citoyens de Kinshasa de ce lundi 05 mars 2018. Les tiraillements entre animateurs de cette manifestation me font comprendre que les hommages à Rossy Mukendi risquent de finir dans la cacophonie.
Vers 13h15, j’arrive au CEPAS le lieu de rendez-vous à Gombe, avec un léger retard de 15 minutes. A mon grand étonnement, la salle prévue pour la tenue du point de presse est occupée par une autre activité. Il va donc falloir être patient. « C’est normal, nous sommes à Kinshasa », me suis-je dit. Finalement, ce n’est qu’aux alentours de 14h00 que la presse est effectivement conviée à ladite manifestation. Ça y est, nous sommes dans la salle.
Avant le début de la manifestation proprement dite, c’est une scène surréaliste à laquelle l’assistance est conviée : l’ensemble des représentants des mouvements citoyens présents veulent occuper le devant de la scène. Chacun veut avoir un siège au niveau de la tribune où doit avoir lieu la lecture de la déclaration. Cependant, il n’y a pas assez de place pour tout le monde. On finit par créer un deuxième rang pour satisfaire tout le monde. Cherchent-ils leurs propres visibilités ou à passer le message ?
L’incident ayant pris fin, c’est à la militante Gloria Nsenga que fut confiée la lourde charge de lire la déclaration au nom de tous. « A Joseph Kabila, nous disons qu’il a touché une ruche d’abeilles, elles vont toutes courir vers lui. » C’est la seule phrase que j’ai retenue de son long discours de quatre pages. Pour la première fois, je voyais de près cette jeune femme de caractère, crier toute sa haine du régime Kabila. Honnêtement, j’estime que sa prestation a été à la hauteur de sa réputation : impulsive et sûre d’elle-même.
Au vu de ce que j’ai vu au cours de la conférence de presse, j’estime que les plateformes des mouvements citoyens sont peu disposées à taire leurs divergences le temps d’organiser des funérailles dignes pour le militant Rossy Mukendi. Car comment comprendre qu’ils soient incapables de faire preuve de discipline, même un instant, pour montrer un semblant d’unité face aux caméras ? Qu’en sera-t-il aujourd’hui, jour de la messe en hommage au fameux militant, et surtout le vendredi, jour de l’opération ville morte qu’ils ont décrétée ?
A relire sur Habari : Rossy Mukendi, le cauchemar de Kabila ?
J’apprécie ce que vous faites.
car non seulement vous nous informez .
Mais aussi vous nous apprenez beaucoup des choses sur la vie .
Allez de l’avant chers habaristes