Prêcher la haine contre Joseph Kabila, voilà à quoi ressemble la lutte de nombreux opposants politiques de la RDC. C’est sans doute se tromper de lutte, dans ce pays où de nombreux politiciens sont de vrais « ventriotes ! » Ils se battent pour leurs ventres et se soucient très peu du peuple.
Le discours anti Kabila est on ne peut plus facile à répandre, et la technique peu fairplay : insulter et diaboliser Kabila. De son côté, sans légitimité, et accroché à la mamelle de la légalité, ce Kabila, aujourd’hui âgé de 46 ans, a toutes les bonnes raisons de ne pas vouloir partir. Il est jeune, et comparé à ses neuf vieux voisins (dont les pays partagent les frontières avec la RDC), Kabila n’est arrivé au pouvoir que depuis 16 ans, « seulement » ! Même si après le 20 décembre 2016, il est devenu inéligible après avoir épuisé son dernier mandat constitutionnel.
Une opposition incapable
Ce qui étonne et qui choque avec la classe politique congolaise, c’est qu’elle nous prouve toujours qu’elle se bat pour s’enrichir. Ceux qui sont au pouvoir le démontrent en se vautrant dans un luxe éhonté. Ils ne sont jamais ébranlés par de nombreux scandales de mauvaise gouvernance et de détournement.
Parlons aussi des opposants qui donnent des leçons aux autres. Pour arriver à « chasser Kabila du pouvoir », comme elles le promettent, les oppositions congolaises (il y en a on ne sait combien !) ont besoin de la population. Or, cette population congolaise est appauvrie et n’a de meilleur souvenir que dans son passé colonial. Elle se souvient qu’elle vivait mieux sous le joug du colon belge que maintenant. Aujourd’hui elle subit une oppression parfois plus dure que celle du temps colonial, à en croire les éloges que les vieux Congolais font de la période coloniale. 57 ans après l’indépendance, nombreux se disent très déçus.
Et les jeunes, très déçus aussi
Il faut voir à quel point de nombreux jeunes sont également déçus par les revirements et les trahisons entre leaders de l’opposition. Tout semble se résumer à un seul mot : le nombrilisme. Nos leaders -pas forcément tous- se battent pour leurs ventres. De véritables « ventriotes ». Lorsqu’ils se rassemblent et donnent l’impression de vouloir vaincre, rassurez-vous que l’heure de division a sonné !
Certains d’entre eux ont caricaturé le président Kabila en l’appelant « le mal congolais ». L’expression avait déjà été utilisée contre Mobutu. Aujourd’hui, on voit les mêmes mobutistes vanter la démocratie de Kabila et sa volonté d’aller aux élections, alors que le pays navigue à vue. Ils sont incapables de dire un seul mot lorsque des jeunes militants, ou des activistes de la société civile sont brutalement arrêtés et emprisonnés. Ou encore, lorsqu’Internet est ralenti, parce que le gouvernement a horreur de voir les photos montrant les journées ville morte sur les réseaux sociaux.
Kabila n’est pas le vrai problème
J’ai rédigé ce billet pour dire ce qui me tient à cœur aux opposants politiques de la RDC : ne vous trompez pas de guerre. Celle qui vaille n’est pas d’embarquer la population dans une espèce de référendum à choix unique : « Non à Kabila ! ». La RDC a besoin d’alternance, Joseph Kabila, même en résistant, l’a déjà compris. Mais il ne le fera pas avec des gens qui se battent pour l’argent et pour des postes dans le gouvernement. Car à ce titre-là, il a bien des preuves qu’il n’y a pas mieux que lui.
Remplacer Kabila, c’est bien beau de le dire, mais avec cette classe politique qui enseigne à aimer son ventre plus que sa nation, sachez que de nouveaux Kabila pousseront un peu partout. La preuve est que sans Mobutu, le mobutisme est continue. Il faut changer cette classe politique, et ses médiocres habitudes.