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Identification physique des candidats magistrats à Kinshasa : une façon d’en éliminer d’autres ?

Depuis l’annonce des résultats des candidats magistrats ayant satisfait au concours de recrutement organisé le 9 octobre dernier, beaucoup (surtout ceux de l’intérieur du pays) s’inquiètent du fait que l’identification physique des candidats ne doit se faire qu’à Kinshasa du vendredi 11 au vendredi 25 novembre. Ils ne comprennent pas pourquoi on devrait demander à un chômeur à la recherche d’emploi, de débourser encore de l’argent pour un séjour à Kinshasa. 

A ce sujet, l’enseignant et chercheur indépendant Jeef Lumande propose : « Le gouvernement ferait mieux d’envoyer quelques équipes en provinces pour effectuer cette identification physique des candidats magistrats. C’est une question de justice et ce serait une preuve que Kinshasa est pour une décentralisation effective ! »

Pour le journaliste et chercheur Prunelle Willy Malisso, « il faut accorder la chance à tout le monde. Ce n’est pas élégant d’éliminer un candidat qui a satisfait au concours, simplement parce que, faute d’argent, il n’aura pas réussi à effectuer le déplacement de Kinshasa ».  

Ce n’est pas encore le bout du tunnel pour les candidats !

Les candidats magistrats interrogés à Lubumbashi, voient d’un mauvais œil cette exigence de convoquer tout le monde à Kinshasa. Ils voient en cela une manœuvre dilatoire tendant à gagner du temps pour finalement insérer les « enfants de… » [enfants des autorités ou de leurs proches, NDLR]. « C’est donc un match à mort subite ! », ironise un candidat magistrat trouvé au building administratif de l’Université de Lubumbashi. Il était en train de remplir les formalités d’usage pour commander son diplôme de licence ou son « acquis de droit », le graal que tout le monde voulait obtenir, ce matin-là de mercredi 9 novembre 2022. 

Alain Mwamba, un autre candidat magistrat qui a réussi au concours et qui venait de prendre connaissance du communiqué n°09/SPCSM/PM/2022 appelant à l’identification physique des candidats magistrats à Kinshasa, n’en revient pas. « Pourquoi on ne pense pas aux pauvres ! », se demande-t-il. Un peu plus loin, on pouvait entendre une discussion téléphonique houleuse entre une candidate et un de ses responsables à qui elle essayait de transmettre son état de besoins.

Je pense qu’il faut étendre l’identification des candidats magistrats à toutes les provinces et non obliger tout le monde à se rendre à Kinshasa. Ça ne sera que justice pour un pays aux dimensions continentales comme la République démocratique du Congo. Bonne chance donc aux candidats magistrats de mon pays !

 

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