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Des immeubles pour cacher les immondices à Lubumbashi

Deuxième plus grande ville de la République démocratique du Congo, Lubumbashi pourrait aussi occuper la même position en termes d’insalubrité. Comme à Kinshasa, gérer les immondices est un cauchemar. Heureusement, de grands bâtiments peuvent parfois aider à dissimiler la saleté et la honte.

En visitant l’hôtel de ville de Lubumbashi, vous pouvez lire sur le fronton : « Lubumbashi, ville propre. » Il est aussi écrit çà et là dans les rues : « Buchafu ni buloji », « la saleté, c’est de la sorcellerie ». L’immeuble de la mairie, à peine éclairée à l’intérieur, n’a d’accueillants que son parvis et quelques-uns de ses locaux qui servent de bureaux d’officiels. L’arrière contredit tout ce que disent ces slogans. Il en est de même des hôtels et maisons commerciales, qui n’ont de beau que leurs façades. En réalité, « Lubumbashi ville propre », c’est du passé. Car les immondices, elles aussi, ne supportent plus d’être condensées au dos des vieux immeubles qui ne subissent que des contrôles de complaisance.

Un matin, entre les couloirs d’un marché de Lubumbashi, j’ai été attiré par des pommes que vendait une dame. Et alors que j’essayais de choisir, l’une des pommes est tombée dans une eau dégoutante. La vendeuse l’a ramassée et l’a remise parmi les autres. Je voulais protester, mais cette idée m’a retenu : devant comme derrière le marché, tout est sale après tout. 

Les autorités urbaines ne nettoient pas la ville

Je me suis dit alors que si quelqu’un rend sale cette ville, la première incriminée est l’autorité urbaine. Les gens, en effet, essaient de mieux se comporter, en jetant de plus en plus leurs déchets aux mêmes endroits dans la plupart des cas pour faciliter le ramassage. Mais l’évacuation ne suit pas toujours promptement.

On pourrait bien se consoler qu’aucune ville de la RDC n’ait été classée parmi les 25 villes les plus sales du monde. Mais on sait que cette salubrité médiocre conduit à des conséquences sanitaires graves et humiliantes comme la crise de choléra qui a secoué le pays en 2017, et qui continue à Mbuji-Mayi dans le Kasaï-Oriental.

 


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