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Kin la belle » devenue « Kin la poubelle »

« Kin la belle », « poto moyindo » (l’Europe noir), c’est ainsi qu’on nommait notre chère ville dans les années 70. C’est de l’histoire ancienne car aujourd’hui « Kin la belle » est surnommé « Kin la poubelle ».

« Il faut attendre 400 ans avant que le processus de dégradation ne soit complet, sais-tu ça ? », je demande à un monsieur qui vient de jeter un sachet plein de peaux des bananes sur la route. « Quoi ? C’est toi qui va arranger ce pays ? Vas voir ailleurs ! », rétorque-t-il en jetant cette fois-ci une bouteille d’eau hors du bus qui nous transporte. « Tu viens de polluer le sol pour huit siècles, si tu ne le sais pas », lui dis-je avec un ton serein digne d’un activiste écologique. Après quelques minutes de silence, il me répond en fermant son front : « Il n’existe pas de poubelle dans la ville, veux-tu que je mange la banane, la peau de la banane, le sachet et la bouteille d’eau ensemble ou quoi ? » Pour ne pas me faire taxer péjorativement d’« agent du gouvernement », je préfère me taire et continuer ma route à destination du centre-ville sans lui adresser de nouveau la parole.

Cette petite « écolo-discussion » m’a finalement permis de comprendre que les causes de l’insalubrité à Kinshasa sont multiples. La population est la première source de pollution de notre environnement, elle est aussi la première victime de cette pollution, car dans la conscience kinoise, il n’y a que l’Etat qui doit s’en occuper, d’où l’expression, « L’Etat, il faut à talela biso likambo oyo » (Que l’Etat s’en occupe). A force d’attendre que le gouvernement fasse tout pour nous, on finit par ne rien faire par nous-mêmes et sommes victimes de nos actes pernicieux.  

Absence de services d’assainissement 

Dans bon nombre de nos quartiers, les déchets ménagers s’enfouissent dans  le sol et les flaques d’eau nauséabondes remplissent les rues. Certaines se transforment en rivières et deviennent célèbres, comme les trous « Manzengele » et « Triangle », qui ont bénéficié de chansons en leur « honneur  », avant qu’ils ne soient remarqués et remblayés par les autorités. 

« L’assainissement n’existe que de nom. Pourquoi ? Il y a des lois qui existent, il y a des arrêtés qui existent, mais qui ne sont malheureusement pas appliqués », raconte à Radio Okapi Didas Pembe, le président du Parti écologique congolais (PECO). L’absence d’une politique d’assainissement viable de la ville de Kinshasa est l’une des causes profonde de cette insalubrité qui nous vaut le titre de ville la plus salle du monde.

S’inspirer du passé, s’inspirer des voisins

Redeviendrons-nous « Poto Moyindu », un jour ? On pourrait bien s’inspirer du « Salongo » (travaux communautaires) obligatoire qu’exigeait Mobutu à cette époque. La même formule est aussi appliquée au Rwanda où, le président donne l’exemple en s’occupant personnellement de l’assainissement de la ville. Espérons que ceci donnera des idées à certains. 

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Les commentaires récents (5)

  1. je constate simplement que les responsabilites sont partagées entre le Gouvernement provincial de ladite ville et ses habitants.
    Je note également qu’une forte responsabilite revient aux membr du gouvernement provincial. La reponse de la Dame lá suivant laquelle il n’y a pas assez de poubell publiqu pour jeter ls dechets en est une belle illustration, car j’estime à mon avis que le Kinois est suffisament averti sur cett question d pollution de l’environement mais lorsk celui-ci se retrouve dans une situation de manque d poubelle il ne voudra pas lui aussi se promener aek ce dechet.
    Donc que les lois et Arretés en la matiere soient appliqués et ainsi je pense que notre chere ville aura un nouvel elan pour son eclat. J’ai dis!

  2. Tout est une question de volonté; quand l’état n’est pas assez engagé, la société civile peut prendre ses responsabilités…