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Lubumbashi « ville propre » sous les eaux de pluie

Pour une année, disons que c’est mal partie pour 2017 à Lubumbashi, 2e ville de la RDC qui se targue d’être « ville propre ». Depuis une semaine, les pluies inondent des routes qui ont perdu leur canalisation. Il faut parfois des chariots pour rejoindre l’autre rive, oh ! Que dis-je, l’autre bout de la route inondée, en plein centre-ville.

Après la pluie, c’est la boue et les flaques d’eaux

Beau ou mauvais, il y a quand même un temps après la pluie dans cette ville : le temps d’inquiétude lorsque vous êtes coincé loin de chez vous ou si vous devez sortir. De la boue ou des érosions, et on vit avec. Ce n’est plus la ville des cartes postales, son visage est celui dont on ne parle presque jamais : une ville abandonnée, où après les belges à l’indépendance, on a le sentiment que rien n’a été amélioré.

Des passants obligés des marchés dans la boue et l'eau de pluie
Des passants obligés des marchés dans la boue et l’eau de la  pluie

Une petite pluie a la fâcheuse conséquence de causer des bouchons, les automobilistes sobligent de courir, en effet, par peur des inondations. Les véhicules roulent à peine. Au  grand marché du centre-ville (Marché Mzée LD Kabila), aucune partie de la chaussée principale n’est praticable, et  les courses deviennent plus rapides et aisées pour les piétons.

Un chariot sert de navette entre deux bouts secs de l'avenue Lumumba
Un chariot sert de navette entre deux bouts secs de l’avenue Lumumba en transportant les passants.

Et puis, surprise ! Devant ce marché, c’est un chariot fait de tôles et de fers à peine soudés qui sert de navette entre deux bouts secs de l’avenue Lumumba. Hommes et femmes embarquent, et c’est pour 100, 200, 500 francs congolais le passage. Belle imagination pour une révolution de la modernité !

Le ridicule ne tue pas…

Ils savent parler, les dirigeants de mon pays. De « grands hommes » qui ne voient presque jamais la même chose que leur peuple à la fois. « Honte », c’est le mot qui monte à mes lèvres. Qui croirait que cette face était aussi celle de la ville de Lubumbashi tant vantée au point de l’exposer à un exode rural qui a vu sa population doubler, peut-être tripler, en seulement 5 ans ?

Face à ce triste spectacle, jai vite pensé à Moise Katumbi, le dernier gouverneur du Katanga autrefois le champion des infrastructures. A Joseph Kabila aussi, lui qui serait le père de la modernisation de la RDC et donc de ses villes. Et à Jean-Claude Kazembe, le 1er gouverneur du Haut-Katanga qui donne limpression d’avoir accompli en moins d’un an de pouvoir plus que ceux qui ont gouverné des années avant lui n’ont jamais osé faire.

Cette ville n’a en réalité eu que ses quelques principales artères réfectionnées à son centre pour donner un sens à la modernisation. On dirait bien merci, mais c’est à peine si deux routes avec tranchées peuvent être vues l’une après l’autre, ou un seul bâtiment public ou privé qui soit propre devant et derrière. Devant les égouts dument débouchés, on se tait.

La nature a répondu

Ces inondations et érosions, c’est bien aussi la réponse de la nature aux comportements anti-environnementaux des congolais de Lubumbashi. Tout ce qu’ils ne peuvent gérer chez eux, y compris des bouteilles des boissons sucrées, nombreux pensent que ce sont les égouts, les tranchées ou la route qui doivent les recevoir.

Aussi, et c’est le comble, il existe de décharges publiques à Lubumbashi, pas de poubelles le long des avenues. Dans cette ville les taxes et impôts sont pourtant payés mais nul ne sait où ils sont investis. Plus grave encore, on voit la ville s’élargir très rapidement sans que ne suive l’urbanisation. Nos villes sont gérées comme nos cités traditionnelles africaines !

Les autorités devraient s’abstenir de discours aux contenus pourtant sablonneux qui font croire qu’il y a une partie de ce pays où c’est le paradis. La malpropreté et les inondations dont je suis témoin me laissent sans voix.

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Les commentaires récents (5)

  1. On est parfois dépité par la correlation de la mégestion de nos villes dans ce pays et c’est triste qu’on se compare négativement à l’époque coloniale comme si nous étions faits pour la marmaille et la saleté. Commençons par être de bons exemples déjà là où nous vivons…