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Mbujimayi : après la pluie les ravins

Les routes de Mbujimayi sont en ruine. Chaque pluie qui tombe ne fait qu’aggraver leur délabrement. C’est ce qu’ont fait les pluies torrentielles de ces trois derniers mois. Plusieurs quartiers de toutes les cinq communes de Mbujimayi ont vu ainsi leurs routes fortement dégradées.

Les avenues comme Lumumba, Emerence, Kalambayi Nzevu et bien d’autres encore ne font que se détériorer. À ce rythme, comme la saison des pluies continue, Mbujimayi risque de ne plus avoir aucune route digne de ce nom. Même le boulevard Laurent Désiré Kabila, jusque-là meilleure avenue de Mbujimayi, est entrain de perdre ses bordures. Il est envahi par des creux à la hauteur de la Banque centrale. Les efforts du gouverneur Ngoyi Kasanji sont ainsi anéantis par la pluie.

Mbujimayi n’est pas urbanisé. Il n’y a pas d’égouts dans différentes parties de nos communes. Les rares caniveaux existants sont bouchés. De nombreux quartiers ne sont que des bidonvilles. Il n’existe pas de véritable  réseau de canalisations et d’évacuation des eaux usées ou de pluie. De plus, la plupart des avenues sont en terre et mal tracées.

Ne pas sortir à pied

Quand vous longez une avenue de Mbujimayi, il faut bien regarder devant, car elle finit dans un ravin. C’est le cas de plusieurs avenues qui débouchent sur les célèbres ravins Mbala Wa Tshitolo, Tshimanga Kaputo, Tshiamba Ndiba, etc.

Et surtout, ne pas sortir à pied après la pluie, à moins d’accepter de patauger dans la boue, les flaques d’eau ou les « lacs » qui se sont créés. Des véhicules passent par-là et éclaboussent les piétons en toute indifférence.

Contraints de quitter leurs parcelles 

Les pluies constituent l’une des causes de la crise de logement dans le chef-lieu du Kasaï-Oriental. Elles  détruisent les habitations par le phénomène d’érosion. Beaucoup de gens ont perdu ou abandonné leurs parcelles lorsque celles-ci ont été menacées ou englouties par les ravins. Les habitants de la commune de Bipemba figurent parmi les plus touchés. Certains sont devenus des sans-abris. Ils sont obligés de se faire loger dans les familles de leurs proches.

Pour compenser l’inaction des autorités dans ce secteur, les Mbujimayens ont décidé de lutter eux-mêmes  contre l’érosion en plantant des roseaux et des vétivers. Ils construisent aussi des digues avec des sacs remplis de sable pour barrer la route aux ravins.

Ce serait très facile à priori de dire que tout cela est la faute à la pluie. Mais cela est dû au manque de volonté de nos autorités, ainsi que l’absence d’une politique d’urbanisation. Bien sûr, les autorités parlent du manque des moyens ; or qui d’autre peut mobiliser les moyens si ce n’est pas l’État.

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Les commentaires récents (1)

  1. La société civile peut aussi mobiliser des moyens internes qu’externes en sollicitant entre autres la contribution des kasaïens de la diaspora (vivant dans d’autres provinces). Il faut être plus imaginatif…