Ghislain Muhiwa, un des membres du mouvement citoyen Lucha. Il brandit un message disant non à l’insécurité à Goma. Crédit photo Gustave Katsuva
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Insécurité et tueries au quotidien à Goma : le ras-le-bol de la population

La population de Goma vit un véritable calvaire. Presque chaque nuit, des cas de braquage et de meurtres. Dans un intervalle de trois jours, quatre jeunes ont été tués. Curieusement les autorités restent silencieuses.  Comment expliquer cette criminalité dans une ville pourtant sous état de siège ?

C’est une souffrance indescriptible, ce que vit actuellement la population de Goma. Elle ne sait plus à quel saint se vouer pour sa sécurité. Et le plus triste dans ça, ce sont des jeunes qui sont tués. Cette jeunesse, avenir de demain ! Et si rien n’est fait urgemment, il y a risque qu’il n’y ait plus d’avenir pour notre pays.

Pourquoi des bandits opèrent en toute liberté à Goma sans que nos forces de l’ordre ne soient en mesure de les dompter ? A quoi sert finalement l’état de siège au Nord-Kivu si les violences ne cessent pas ? Autant de questions que je me pose sans réponses.

Yves Kitoga, la vingtaine, abattu un jour après avoir soutenu son mémoire

Une histoire triste et horrible. Un jeune plein d’ambitions, Yves Kitoga, 23 ans, froidement abattu par des hommes armés. C’était lundi dernier autour de 19 heures. Criblé de balles, le jeune homme ne s’est pas remis de ses blessures.

Ce qui est glaçant dans ce drame, c’est qu’il a été tué un jour seulement après avoir défendu son mémoire en faculté des sciences de l’information et de la communication. Qu’a-t-il fait pour mériter ça ? Son départ précoce a fait beaucoup de mal aux jeunes de Goma. Yves avait encore la vie devant lui. Le pauvre, nous l’avons inhumé mardi.  Tout Goma l’a pleuré à chaudes larmes.

La population de Goma en colère. Elle réclame la paix le jour de l’enterrement de Yves Kitoga, crédit photo Gustave Katsuva

« C’est inadmissible ce qui se passe sous nos yeux dans cette ville, pourtant placée sous état de siège », s’est plaint Bill Kakurusi, un habitant de Goma.

Chères autorités miliaires, il est de votre devoir d’instaurer la paix et la sécurité dans notre ville. C’est d’ailleurs pour cela qu’elle a été placée sous état de siège. L’heure est venue pour vous de faire tout ce qui est possible pour que Goma cesse d’être le théâtre de tueries. La sécurité est un droit constitutionnel pour tous les citoyens.

 

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