Une femme a-t-elle le droit d’avoir sa propre voiture ? Jessica (nom d’emprunt) travaille dans une ONG internationale. Par système de ristourne avec ses collègues, elle s’est acheté une voiture. Seulement voilà, son mari qui n’est qu’un enseignant n’est plus à l’aise. Il craint de perdre le contrôle sur sa femme.
L’intoxication est venue des gens du quartier : ils critiquent sévèrement la femme. « Depuis quand une femme peut avoir une telle grosse voiture ? Voilà qu’elle transporte d’autres hommes dedans. Quel mari peut laisser sa femme comme ça ? », pouvait-on entendre dire dans le quartier. Certaines photos de la voiture en question sont partagées sur certains groupes Facebook privés de la famille. De quoi révolter le mari de Jessica. Celui-ci la soupçonne désormais d’infidélité.
Jalousie et clichés
En réalité, le mari de Jessica souffre d’un complexe d’infériorité face à sa femme devenue plus riche que lui. Jessica gagne un salaire mensuel six fois plus grand que celui de son mari qui est enseignant du secondaire. Normalement, plutôt que d’en faire un problème, le mari devait voir cela comme une opportunité de vivre une meilleure vie avec sa femme. Leurs deux salaires mis ensemble feraient d’eux un couple béni. Hélas intoxiqué par la famille, il a choisi de se méfier de sa femme sans jusqu’à présent détenir la moindre preuve d’infidélité. Plus grave, cette affaire bat son plein dans le groupe Facebook privé de la famille. Ce qui commence à traumatiser Jessica.
Désormais, elle se pose de nombreuses questions : revendre la fameuse voiture ? Démissionner de son travail dans l’ONG internationale pour rester en paix avec son mari d’enseignant ?
Non, Jessica ne devrait pas subir de telles violences sexistes.