article comment count is: 0

Les jeunes et la politique à Mbujimayi : entre espoir et déception

Bienvenue à Mbujimayi ! Ville chargée de luttes et de promesses. Dans ses quartiers populaires, les voix des jeunes montent haut, mais souvent dans le vide. Ils parlent de politique comme d’un vieux rêve qui les a trahis, mais auquel ils s’accrochent encore, parfois du bout des doigts.

Les jeunes que nous sommes oscillent entre espoir et désillusion, réveil  et résignation. La politique n’a pas encore réussi à nous faire parler un langage sincère. Au moins nous commençons à parler nous-mêmes, à notre manière, avec nos mots et nos luttes.

Nous votons, nous espérons… puis nous sommes oubliés. Rarement on revoit les politiciens après la campagne électorale. Ils nous utilisent juste pour remplir leurs lieux de meetings. La question n’est plus : si nous, les jeunes, nous changerons la donne, mais quand est-ce que nous prendront réellement le pouvoir. Pas seulement dans les urnes, mais dans les idées, dans les actes et dans la rue.

Des générations sacrifiées ?

Majoritaires dans la population de Mbujimayi, les jeunes représentent une force démographique indiscutable. Pourtant, ils sont absents des processus de décision. La politique leur parle souvent en slogans, rarement en actions concrètes. L’emploi ? Toujours aussi rare. L’eau potable ? Encore un luxe dans plusieurs quartiers.

Au niveau national, toujours les mêmes visages, les mêmes promesses, et les mêmes résultats nuls. Par contre, nous les jeunes, on a de l’énergie, et de bonnes idées à faire valoir. Ce qui nous manque, c’est une place au soleil.

Une participation marginale, mais vivante

Sur les réseaux sociaux, dans les écoles, à travers le slam ou les débats : une nouvelle génération de jeunes émerge à Mbujimayi. J’espère en faire partie. Notre engagement est différent : moins partisan, plus thématique, parfois même un peu « révolutionnaire ».

Certains jeunes rejoignent des mouvements citoyens, des collectifs pour la bonne gouvernance, ou encore participent à des campagnes de sensibilisation locales. D’autres s’essaient à la politique locale ou même aux élections étudiantes pour se forger une voie.

En effet, la politique ne saurait se réduire à du spectacle des autorités. Et ce sont les jeunes générations que nous sommes qui subissons les répercussions de mauvais choix des dirigeants. C’est notre avenir qu’il faut construire, et non préserver celui de ceux qui s’accrochent au passé.

L’instrumentalisation de la jeunesse

La récupération politique et l’instrumentalisation restent un piège permanent. À Mbujimayi, comme ailleurs en RDC, des leaders politiques recrutent des jeunes dans des mouvements dits « de soutien » et « des dynamiques » qui souvent servent de tremplins à leurs ambitions égoïstes.

Heureusement que nous sommes de plus en plus nombreux à refuser de suivre les politiciens et leurs partis qui sont pour la plupart manipulateurs des masses, dans leur souci de se maintenir au pouvoir. Je pense que c’est ce rejet qui pourrait ouvrir la voie à un changement de paradigme : une jeunesse exigeante, informée, connectée, qui ne cherche plus un sauveur, mais des solutions.

Quel avenir politique pour la jeunesse de Mbujimayi ?

Personnellement, je perçois un bon avenir, mais à condition que les jeunes apprennent à compter sur eux-mêmes. L’espoir est toujours-là, fragile mais vivace. On peut le voir dans des ateliers de formation au leadership ; dans une séance de slam, dans un débat improvisé dans nos quartiers, ou même dans un post viral sur les réseaux sociaux, dénonçant l’inaction des autorités.

Ce que réclament les jeunes de Mbujimayi, ce n’est pas seulement d’être écoutés, mais d’être considérés comme des acteurs politiques à part entière. Et si la classe politique actuelle tarde à faire place, une chose est sûre : la relève se prépare. Elle observe, elle apprend et attend son heure.

En tant que jeunes, nous ne sommes pas que l’avenir, nous sommes aussi le présent de ce pays. Qu’on nous donne juste une place, et nous montrerons de quoi nous sommes capables.

 

Est-ce que vous avez trouvé cet article utile?

Partagez-nous votre opinion