Ce 15 septembre 2023, le monde célèbre la journée internationale de la démocratie. Mais comment se porte cette démocratie en Afrique en général et en RDC, en particulier ? La démocratie implique la voix de la majorité, le droit de choisir librement, de parler et d’agir librement (sous réserve de la loi), mais aussi le devoir de construire un monde juste pour tous. Hélas, nos dirigeants foulent la démocratie aux pieds.
En effet, c’est le début des années 90 qui a marqué l’avènement de la démocratie en Afrique. Les régimes autoritaires et les partis-Etat cédaient la place au multipartisme et à l’État de droit. On se souvient de la phrase « comprenez mon émotion ! » prononcée par le maréchal Mobutu lors de son discours du 24 avril 1990, lorsqu’il annonçait avec peine que son parti le MPR cessait d’être un parti unique au Zaïre.
De nouvelles Constitutions au contenu un peu plus démocratique voyaient le jour et des élections libres étaient organisées dans un certain nombre de pays sur le continent. Les libertés publiques, notamment la liberté d’expression, de manifestations et de presse, commençaient à être respectées. Le vent de la démocratisation emportait sur son passage les régimes qui voulaient résister au changement. Malheureusement, cet élan a fini par s’essouffler.
Des démocraties aux pieds d’argile
Aujourd’hui, trois décennies après, les démocraties africaines ne sont restées démocraties que de nom. Les régimes militaires issus des coups d’État reviennent en force sur le continent. Rien que ces trois dernières années, pas moins de sept putschs militaires ont eu lieu en Afrique. Les troisièmes mandats et les mandats illimités n’ont pas disparu.
En RDC, la démocratie va mal : journalistes, activistes et opposants croupissent en prison. Les libertés publiques reculent dans le pays. Les marches pacifiques sont régulièrement réprimées dans le sang. Nos élections sont toujours mal organisées et avec des résultats qui ne reflètent pas la vérité des urnes. En cette journée internationale de la démocratie, nous interpellons nos dirigeants sur le péril de la démocratie dans notre pays. Vous nous avez tout pris, mais laissez-nous au moins notre démocratie !