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Journée ville morte, un test pour l’opposition post Tshisekedi

Le Rassemblement de l’opposition a mesuré son poids politique dans la population ce lundi en décrétant une journée ville morte sur toute l’étendue du pays. Ce mot d’ordre a été diversement suivi dans plusieurs villes de la RDC.

Les blogueurs de Habari RDC racontent ce qu’ils ont vécu ce lundi à Kinshasa, Lubumbashi, Goma et Mbujimayi.

Kinshasa, une ville morte suivie

Selon le constat du blogueur Lemien Saka, la journée ville morte a été largement suivie a Kinshasa. La circulation était timide au rond-point Victoire et au centre-ville. La circulation était anormalement fluide. Les bars de Matonge ont tous fermé le matin. Les magasins chinois aussi. Seuls quelques motos faisaient le taxi. Aux environs de midi, la circulation a repris petit à petit, mais de manière toujours timide. Les vendeurs ambulants ont recommencé leurs activités. Quelques véhicules 207 aussi. Aucun incident n’a été déploré. Kinshasa a connu un calme inhabituel l’avant-midi de ce lundi.

Du côté du rond-point Ngaba et de l’avenue de l’Université, le blogueur Yvan Odia a constaté également une circulation timide, mais aussi plusieurs attroupements de badauds aux coins de chaque avenue. Certains jetaient des cailloux sur des véhicules. Un motocycliste avec ses clients ont fait un accident suite à un jet de bouteille. Le motocycliste est fracturé, ainsi que  sa cliente. 

Lubumbashi, timide ville morte

La journée a été timide, mais pas tout à fait morte, raconte le blogueur Didier Makal. Dans la matinée, la circulation n’a pas bien tourné : il y avait peu de gens et d’automobiles en circulation. Pas non plus d’embouteillages ordinaires à midi au centre-ville.

Les commerces ont ouvert à 9 heures, en retard pour une ville qui ouvre à 7h30 et se sont animés à midi. Mais les gens sont peu sortis de chez eux. Les marchés ont ouvert à Lunsonga, au centre-ville et dans la chaude commune de la Kenya, pro-UNAFEC, parti d’opposition de Gabriel Kyungu. Pas de trouble dans la ville, excepté une courte tension au marché Mimbulu et au point chaud pro UDPS de Matshipisha, où des jeunes ont essayé d’empêcher les commerçant d’entrer (au marché) au motif de la ville morte.

Goma, une forte présence policière

Déjà la veille, à Goma des policiers sillonnaient la ville en train de ravir tous les vieux pneus, de peur que les jeunes ne les brulent pour perturber la circulation. Ce lundi, même si les banques ont ouvert et quelques magasins à Birere, la journée est restée timide, précise le blogueur Patrick Abega. Au quartier Majengo, des jeunes ont barricadé la route avec des pierres le matin.

Le blogueur Dieudonné Mango a rencontré des jeunes qui réclamaient l’alternance dans la rue au quartier Katindo-terminus. Ils brandissaient des calicots où l’on pouvait lire : « Le chômage exagère, la famine nous tue, que fait le gouvernement ? Nous voulons l’alternance. »

Mbujimayi écoute le mot d’ordre de l’opposition

Journée ville morte largement suivie à Mbujimayi. Selon les blogueurs Heidi Kabuya et Kevine Mukeba, toutes les activités sont restées paralysées dans la ville. Le transport en commun a fonctionné avec moins de taxis-motos que d’habitude.

Des échauffourées entre les jeunes et la police ont été signalées dans des quartiers proches de l’UDPS. Selon la Radio catholique locale Fraternité, un enfant de quatre ans aurait été tué par une balle perdue du côté de l’établissement École moderne. Les deux grands marchés de Mbujimayi, en l’occurrence Bakwa Dianga et Simis étaient quasi déserts dans la journée. Boutiques, pharmacies, magasins, écoles, institutions universitaires et entrepôts étaient fermés. À quelques endroits, les vendeurs à la sauvette étaient perceptibles.

Cependant, les institutions publiques ont ouvert leurs portes depuis le matin. C’est le cas entre autres du gouvernorat et de la Mairie de Mbujimayi. Dans plusieurs quartiers, les activités ont repris l’après-midi. Quelques jeunes ont été arrêtés et amenés dans une jeep de la police.

Au vu de ce qui s’est passé ce lundi 3 avril, il y a lieu de dire qu’Étienne Tshisekedi  n’est pas mort avec l’opposition comme d’aucuns le croyaient. Ses héritiers politiques ont montré de quoi ils sont capables. Kabila a intérêt à ne pas les sous-estimer.

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