A l’occasion du Waza Live, la cérémonie marquant la rentrée culturelle 2019-2020 au centre d’arts Waza de Lubumbashi, j’ai pu palper du doigt, l’autre Congo de la culture. J’en suis donc arrivé à cette évidence : la culture ne se résume pas qu’à la musique.
Artistes plasticiens, bédéistes, slameurs, danseurs, vidéastes… les acteurs de la culture étaient au rendez-vous à Waza pour ce premier raout culturel de la saison 2019-2020. Le public congolais était également présent, à ma grande surprise, pour cet évènement culturel organisé par des originaires du pays. Généralement ce sont les étrangers (Blancs) qui montrent beaucoup d’intérêt pour ce genre d’événements.
La peinture ou la sculpture, ça ne passionne pas grand monde chez nous. D’ailleurs aucune autorité étatique n’était présente. Et pourtant, la province du Haut-Katanga a tout un ministère dédié à la culture.
La RDC, pays de la musique et du football seulement ?
Beaucoup de Congolais ne se passionnent que pour la musique et le football, c’est certain. Pourtant en République démocratique du Congo, il n’y a pas que ça. Dans ce pays nous avons eu de grands sculpteurs : maître Liyolo, d’heureuse mémoire, en est un exemple. Il y a aussi des bédéistes comme Barly Baruti, etc. Mais dans ce pays de Papa Wemba et Florent Ibenge, la musique est reine et le football roi. Ce mariage semble bien tenir, jusqu’à couvrir de son ombre les autres arts du pays.
Les officiels congolais doivent cesser de se comporter comme ce père de famille qui privilégie un seul enfant au détriment d’autres dans sa propre famille. L’enfant chéri a droit aux beaux souliers, à de bons vêtements, à une scolarité. Ce parent mise tout sur un seul enfant, alors que ses autres enfants ont des atouts non négligeables.
Encore que l’enfant chéri n’est même pas si brillant que ça. Je parle du football. Puisque comparé aux potentialités et opportunités dans les autres arts, il y a à bâtir un business plus rentable que le football, par exemple. Ah oui, certes comparaison n’est pas raison ! Mais…
Le bonheur à les voir se produire !
A Waza, j’ai vu une danseuse-chorégraphe, Sarah Mukadi, pétrie de talents. Ce talent, tel un diamant, ne demande qu’à être taillé pour qu’il puisse briller et nous illuminer. Hélas, il y a peu ou pas d’implication de l’Etat congolais, et des investisseurs privés. Pourquoi ne pas en faire un business qui fasse baver ?
Les jeunes artistes de mon pays se rabattent malheureusement sur l’aide étrangère (européenne en particulier) pour aller de l’avant. Et les étrangers, quand ils mettent leurs moyens, ils en récoltent également les fruits au détriment de notre pays. Je crains que dans un siècle, les gens se retrouvent en train de dénoncer des pillages d’œuvres artistiques congolaises d’aujourd’hui !
A nos autorités de s’investir également dans les autres secteurs pour que notre culture soit encore plus rayonnante. Ne dit-on pas qu’un peuple sans culture est un peuple sans âme. Et la culture ne se résume pas qu’à la musique.