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Affaire Kabund : après la démission, place au désaveu

Jean-Marc Kabund n’est plus en odeur de sainteté avec ses ouailles à l’UDPS. Le toujours président intérimaire du parti présidentiel navigue en eaux troubles depuis quelques jours. Tout est parti en vrille depuis l’annonce sur Twitter de sa démission de la la première vice-présidence de l’Assemblée nationale.

Le maître-nageur est en passe de se noyer. Celui qui était jusqu’au début de l’année la pièce maitresse de la majorité au pouvoir a perdu de sa superbe. Je parle de Jean-Marc Kabund. Alors qu’il a finalement décidé de ne plus démissionner après avoir « écouté » le peuple qui l’en a « dissuadé », Kabund est désormais poussé vers la porte. Pour le patron du parti au pouvoir, les violons semblent s’accorder pour une éviction en douce.

De l’Assemblée nationale à l’UDPS, les désaveux se multiplient. Premiers à donner le go, les présidents des groupes parlementaires de l’Union sacrée. Ils ont clairement pris position en faveur du président Tshisekedi dans cette guerre de palais qui ne dit pas son nom.

Définitivement esseulé ?

Emboitant le pas à d’autres, les députés UDPS, puis les secrétaires nationaux du parti ont également désavoué leur leader. Ils lui reprochent le fait d’avoir démissionner sans avoir consulté Félix Tshisekedi qu’ils qualifient d’« autorité de référence du parti ».

Dans chaque désaveu, les acteurs s’emploient à rappeler que « Félix Tshisekedi est le seul chef de l’Union sacrée », comme si ce rôle lui était contesté. C’est d’ailleurs ce que confirme le magazine Jeune Afrique dans un article publié récemment : « Au sein du cabinet de Félix Tshisekedi, les plus proches conseillers du chef de l’État lui reprochent (à Kabund) notamment de se comporter en vice-président. Au sein du parti présidentiel, sa légitimité de président intérimaire est régulièrement remise en cause, tandis que son omnipotence au sein de la majorité parlementaire lui a valu de nombreux ennemis. Désormais poussé vers la sortie par le chef de l’État, Jean-Marc Kabund peine aujourd’hui à trouver le moindre allié.  »

Comme si cela ne suffisait pas, la commission de discipline du parti et même la justice se sont mêlées. Dans une invitation rapportée dans la presse, la Commission nationale de discipline (CND) de l’UDPS reproche à Kabund des faits remontant à janvier et mars 2019, soit juste quelques semaines après l’investiture de Félix Tshisekedi. « Ces griefs ne sont pas exhaustifs sans faire allusion à la mégestion calamiteuse du parti dont la Commission nationale d’audit aura large mission », conclut l’invitation adressée à Kabund.

Pour plusieurs internautes, une suspension, voire une éviction, de Kabund se trame déjà. Plusieurs personnes ont alors dénoncé un « document établi en toute précipitation ».

Cependant, tout n’est pas encore perdu pour Kabund alors qu’Augustin Kabuya, n°2 du parti présidentiel a promis de donner la position officielle du parti après qu’il aura consulté la hiérarchie (donc Félix Tshisekedi).

De son côté, le député Eliezer Ntambwe propose à son collègue Kabund d’aller « demander pardon au chef de l’Etat pour sauver sa peau et sa carrière politique ». Mais « demander pardon » pour avoir commis quelle faute ? C’est la grande question que peut poser Jean-Marc Kabund-a-Kabund.

 

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