Kamalondo est une commune très connue pour sa maitrise dans l’art de faire les « michopo ». Ce sont des morceaux grillés de viande de chèvre, que l’on consomme accompagnés de chikwangue, autour d’une bière le weekend. Un débat est même lancé pour imaginer des voies et moyens d’organiser un festival autour de cet art. L’idée étant de porter haut ce savoir faire de l’une des communes les plus « ambiancées » de Lubumbashi.
C’est donc en ma qualité de consommateur, que j’ai décidé d’analyser la qualité des viandes proposées. Mon observation part des conditions de transport et d’abattage des chèvres, jusqu’aux modalités même de préparation de la viande, en vue de questionner son impact sur la santé des consommateurs. Reportage photo dans l’univers des michopistes (ceux qui préparent ces morceaux de viande, N.D.L.R) en plein Kamal.
C’est connu de tous, la viande d’un animal soumis aux situations stressantes avant l’abattage, perd de sa qualité. Les chèvres qui parcourent de longues distances dans de mauvaises conditions de transport et de confinement, fatiguées, privées de nourriture, et surtout loin de leurs congénères, ont tout pour faire pourrir leurs viandes.
Pratiques halal ou haram ?
Un vendeur de viande de chèvre explique : « Nos clients aiment les grillades que nous faisons, puisqu’ils savent que nous respectons le rituel « halal ». Chez nous, la chèvre est égorgée et tout le sang est drainé par l’eau. »
Pour ce nganda ya ntaba (espace de vente de viande de chèvre grillée, NDLR) le respect du rituel halal (licite) est de rigueur. Par contre, pour Alain Mwamba, consommateur de viande trouvé sur place, certaines pratiques sont « haram » ( illicites). Ça rappelle « You are next », l’éffroiyable avertissement à un protagoniste par un zombie qui faisait d’un captif une bouchée, dans un film d’horeur, fait remarquer Alain Mwamba. Et d’ajouter : « La chèvre liée et condamnée à assister à la mise à mort ainsi qu’à la grillade de sa congénère, éprouverait un sentiment de grande peur. »
Il poursuit : « Cette agréssivité conduirait à la sécrétion par l’organisme de l’animal, d’un nombre important, d’hormones dites de la peur. Lesquelles hormones une fois dans la chair de l’animal, pourraient se comporter comme un vrai poison dans le corps de l’homme qui en mangerait la viande. » Enfin, Alain conclut : « Tout se passerait comme si la chèvre décidait de tendre un piège aux éventuels consommateurs de sa chair ! »
Et l’hygiène dans tout ça ?
Les conditions hygiéniques, on le sait, sont déplorables. Et ceci va des ustensiles utilisés aux agents des maisons de grillades eux-mêmes. « Il n’est pas rare de voir comme sur la photo ci-dessous, des morceaux de viande entreposés à même le sol ou dans un espace insalubre », déplore notre interlocuteur.
De ce qui précède, il est clair que le temps est venu, pour que des politiques sur les conditions d’hygiène et d’abattage des chèvres soient mises en place. C’est pour la bonne santé des consommateurs que nous sommes !
En effet, il faut des normes d’encadrement devant régir l’abattage des animaux et leur vente. Kamalondo a tous les atouts pour être une véritable commune touristique ; il faut juste Mettre les choses en ordre…
Merci bien