Dans le groupement de Kamuronza, en province du Nord-Kivu, cohabitent différentes communautés, notamment : Hunde, Nande, Hutu, Tembo et Havu. Cependant, cette diversité, qui devrait être une richesse, est souvent source de tensions. La méfiance mutuelle, alimentée par des discours de haine, a fragilisé le tissu social.
Dans ce contexte marqué par l’instabilité et les conflits armés, il est crucial d’unir les efforts pour construire une paix durable. Ce reportage-photo donne la voix aux habitants de Kamuronza et met en lumière les défis et les espoirs de vivre ensemble.
Un village aux identités multiples

Kamuronza est un carrefour où se rencontrent plusieurs communautés. Chaque ethnie y porte son histoire, ses coutumes et ses aspirations. Pourtant, au fil des années, les conflits intercommunautaires ont mis à mal cette cohabitation. « Avant, nous vivions ensemble sans problème. Aujourd’hui, on se regarde avec méfiance. Il suffit d’une rumeur pour faire monter la tension », témoigne un ancien du village.
Le poison des discours de haine

Les discours de haine se propagent à travers les réseaux sociaux, les médias traditionnels et même dans certaines discussions quotidiennes. Souvent basés sur des stéréotypes, ils alimentent la division et attisent les conflits. « Les jeunes sont les plus influencés. Ils grandissent avec l’idée que l’autre est un ennemi, et cela crée un cercle vicieux de violence », explique un leader communautaire.
Les conséquences sur les populations locales

Les conflits ethniques poussent des familles entières à fuir leurs villages. Les autochtones, souvent marginalisés, sont les premières victimes de cette instabilité. Une mère de famille témoigne : « Nous avons tout perdu. Notre maison a été brûlée, et nous ne savons pas où aller. »
L’absence d’un cadre de dialogue renforce les stigmatisations et alimente un cycle de vengeance qui empêche toute réconciliation durable.
Des initiatives pour la paix et la réconciliation

Malgré ce climat tendu, des initiatives locales voient le jour pour encourager la paix. Des dialogues intercommunautaires sont organisés afin de déconstruire les préjugés et promouvoir la tolérance. C’est ce que confirme ici un animateur de la société civile : « Nous avons commencé à organiser des échanges entre jeunes de différentes communautés pour qu’ils apprennent à se connaître. »
Un appel à l’unité et à l’action
Pour briser le cycle de la haine, il est urgent d’agir. Cela passe par des étapes essentielles que sont : la sensibilisation, l’éducation et la mise en place des espaces de dialogue. Chaque individu a un rôle à jouer pour bâtir une société où la diversité est une force et non une menace. « Nous devons refuser d’être manipulés. Nous devons dire NON à la haine. La paix est entre nos mains », a lancé le chef coutumier Adalbert Bitokese (nom d’emprunt).
À Kamuronza, la paix n’est pas un rêve inaccessible. Elle est possible si chacun fait un pas vers l’autre. Rejeter les discours de haine et privilégier l’écoute et le respect mutuel sont les clés pour un avenir harmonieux.
Il est temps de dire NON à la haine et OUI au vivre-ensemble.