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A Goma, les kidnappeurs d’enfants sont nos voisins

Plus d’une centaine de cas de kidnapping d’enfants ont été enregistrés à Goma, depuis janvier 2017. Le mode opératoire est toujours le même : « payez la rançon ou l’enfant est tué ! » Mais l’un des procès les plus célèbres à Goma de cette année qui s’achève est celui de Tadet, le photographe le plus célèbre de la ville de Goma reconnu coupable de kidnapping et condamné à une lourde peine. Mais pendant le procès public, la triste révélation a été que les voisins de parcelle étaient toujours associés aux kidnappings dans cette ville.

En juillet 2017, Goma vit une horreur : le corps sans vie d’un enfant, torturé et cruellement lacéré, est découvert près de la maison de ses parents. Il s’appelait Jérémie Kiongozi, ses parents n’avaient pas pu payer la rançon exigée. Quand les kidnappeurs avaient appelé les parents pour que leur enfant leur parle et les supplie de payer, le petit Jérémie aurait dit à ses parents : « Nous sommes ici avec tonton photographe ! » Dans son innocence et sans le savoir, le petit venait de signer son arrêt de mort, il venait de révéler l’identité du ravisseur, il le connaissait donc.

Selon les services de sécurité, il y a eu 158 enlèvements d’enfants dans la ville de Goma en 2017. Situation reconnue par Vanessa Kilanji, présidente du parlement d’enfants : « Nos services de monitoring ont documenté treize cas d’enfants kidnappés dont trois seulement récupérés. » Le point commun dans tous ces enlèvements : les voisins sont impliqués d’une manière ou d’une autre. C’est ce qui s’est passé dans deux cas emblématiques de kidnapping aux quartiers Ndosho et Kyeshero, où les agissements des voisins les avaient trahis.  

« Si vous suivez leurs instructions à la lettre, les kidnappeurs ne feront rien à vos enfants », insistait Maman Moseka, une voisine d’un enfant kidnappé au quartier Kyeshero. Comment le savait-elle ? Pourquoi insistait-elle autant pour que la famille paye vite la rançon ? Ou encore ce cas de la voisine Déborah, qui est allée demander le numéro de téléphone d’un père dont l’enfant avait disparu depuis quelques jours. Déborah avait dit « vouloir apporter son aide ». Mais comment expliquer que quelques minutes après avoir donné le numéro à cette voisine de « bonne foi », les kidnappeurs appelaient directement le père de l’enfant en demandant une rançon ? Une coïncidence ? Non, car quand la voisine fut arrêtée, on a pu retrouver les enfants.

Quand vous habitez Goma, et à l’approche des vacances de Noël et du Nouvel an, méfiez-vous des inconnus. Méfiez-vous encore plus de vos voisins !  

 


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