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A Goma, trop d’enfants disparaissent !

Le « Parlement d’enfants » de Goma, une organisation d’apprentissage à la démocratie et au leadership enregistre dans son rapport annuel 36 cas de kidnappings entre 2014 et 2015 à Goma. Michael Makendo, le président de cette structure souligne que la majorité des victimes sont de jeunes garçons.

Pour attirer les enfants, les trafiquants utilisent souvent les personnes de confiance, parfois les proches de la famille. La procédure commence par l’isolement de l’enfant. Une fois trompé, il est emmené pour bénéficier d’une aide financière présumée, d’une bourse à l’étranger. La victime est alors transférée dans un pays voisin sans aucune assistance afin de préparer son voyage vers le calvaire. Ceux qui résistent, sont enlevés de force. 

Sauvé des griffes

Julien (son nom a été modifié), 11 ans, est élève en terminal à l’école primaire de Goma. Il est l’une des victimes qui s’est échappée de ce réseau. Il est déjà au Rwanda quand il comprend ce qui lui arrive. Il est accompagné de deux autres enfants de moins de dix ans, des victimes comme lui. Son cauchemar durera cinq jours. 

Selon Julien, la femme responsable de son enlèvement n’était pas une étrangère. C’était une cliente de sa mère. Elle venait souvent chez eux pour acheter des souliers. « Cette femme m’a dit qu’elle était envoyée par mon père afin de m’amener en voiture sur son lieu de travail pour prendre de l’argent et un sac de farine de maïs »,  raconte le garçon.

Julien ne s’est pas méfié. Il est monté dans la voiture. A l’intérieur, une autre femme s’est précipitée sur lui, lui appliquant un mouchoir sur son nez. Julien s’est évanoui. Vers 17 heures, il se rend compte qu’il est dans un hôtel à Kigali au Rwanda. 

Devant lui, trois personnes sont en train de compter de l’argent et de signer des papiers. L’un deux est au téléphone : « La marchandise est prête pour le transit ».

Un des hommes explique à Julien que son père a accepté qu’il aille étudier en Inde. Il demande la confirmation à son père par téléphone. Mais ce n’est pas lui qui répond. Vers 20 heures, le jeune garçon constate l’arrivée de personnes à la peau blanche. Son départ est imminent ! Ils sont venus le prendre. 

Il est emmené en voiture vers le Burundi pour prendre un vol matinal.

La fuite de Julien

C’est lors du remplissage des formalités à l’aéroport, vers 7h du matin, que Julien réussit à s’enfuir. Prétextant aller aux toilettes, il s’échappe et prend un bus pour rejoindre Uvira dans la province du Sud-Kivu. Il gagne ensuite Bukavu. Un homme, touché par son histoire, l’aide à retrouver sa famille en lui payant un billet de bateau pour rejoindre Goma par le lac Kivu.

Il est grave de constater que de tels évènements puissent arriver dans un État de droit !

Je pense qu’il faut combattre sans pitié tous les acteurs de ce trafic et les juger selon la loi.

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