Les enfants sont les premières victimes de la forte crise économique que traverse la RDC, alors qu’ils n’en sont ni les auteurs ni les responsables. À Kinshasa, les enfants se retrouvent dans la rue en train de mendier ou de travailler comme des adultes, au lieu d’aller à l’école.
On entend souvent des voix se lever pour protester contre le travail des enfants dans les carrières minières à l’est du pays. À Kinshasa, même s’il n’existe pas de carrière minière, les enfants sont également de plus en plus exploités. Dans les rues de la capitale, on voit chaque jour circuler des enfants qui, à longueur de journées, vendent de l’eau en sachets, des légumes, des papiers mouchoirs, et bien d’autres choses.
Rares sont les voix qui se lèvent pour condamner cette forme de servitude imposée aux enfants en raison de la crise économique. Sur cette question, les statistiques disponibles sont celles issues de l’enquête démographique et de santé en RDC menée par le ministère du Plan avec l’appui de l’Unicef et d’autres organisations. Selon cette étude, beaucoup d’enfants issus de familles pauvres (41%) sont obligés de travailler, contrairement aux enfants issus des familles plus riches (21%). Parmi eux, les filles sont les plus nombreuses à être obligées de travailler : 41% de filles contre 36% de garçons. Garder le silence face à l’exploitation des enfants est une façon de contribuer à l’échec de l’avenir du pays.
Gloire, le casseur de pierre
Sur le bord de l’avenue du 24 novembre, travaille un enfant à peine âgé de 10 ans. Son nom : Gloire. Assis sur le sol, tête courbée, il tient dans sa petite main un marteau. Torse nu sous un soleil accablant, il casse des pierres d’une main et de l’autre, il attrape les morceaux qui sautent de gauche à droite, au risque de se briser le bras. « Ma mère et moi nous cassons ces pierres que nous vendons ensuite aux gens qui construisent des maisons et ça nous permet de vivre à la maison », raconte le petit enfant.
À la question de savoir s’il va à l’école, le petit Gloire – d’ailleurs bien mal nommé – explique qu’il a arrêté parce qu’il n’avait personne pour payer ses frais de scolarité. Imaginez un enfant d’à peine 10 ans soumis à de tels travaux afin de survivre. Quel avenir pour le Congo ? Pourtant, le gouvernement a toujours chanté la gratuité de l’enseignement primaire. Une loi qui peine à être mise en application, car non seulement les parents paient l’école pour leurs enfants, mais aussi les enseignants !
Tous les enfants à l’école
La place des enfants n’est pas dans la rue pour vendre le « matembele » (feuilles de patate), ni dans les taxis pour faire le « ki ress » (receveur de bus), encore moins dans les « Nganda Diamba » (lieu de vente de chanvres). Si on ne peut éduquer les enfants comme il faut, arrêtons tout de même de les exploiter à des fins égoïstes.