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Cop 22 : le Congo face aux défis environnementaux

Le 14 novembre, les négociations à la COP 22 entrent dans la dernière semaine. Un instant décisif qui déterminera si le monde tiendra ses promesses et donnera les 100 milliards de dollars destinés à combattre l’augmentation de la température sur terre. Au pavillon de la République démocratique du Congo, les citoyens présents décident de parler de ce qui leur tient à cœur, plutôt que de poursuivre le thème consacré à la rencontre : la démocratie.

Forte de l’importance de sa forêt équatoriale que le monde voudrait protéger des coupes intempestives, la RDC attend de savoir quelle sera sa part de l’argent promis. Mais les environnementalistes congolais, eux, veulent qu’on leur dise pourquoi leur pays ne fait pas comme Marrakech, une ville aux portes du désert, mais qui se met au vert.

Voir Marrakech et mesurer Kinshasa

Les délégués congolais à la COP 22 n’ont pas échappé au risque de la comparaison : « comparaison n’est pas raison », répète un dicton français ! Ils arrivent de Kinshasa, une ville au gris pourtant plantée sur la rive gauche de l’intarissable fleuve Congo.

Ils ont reçu Marrakech comme une antithèse de Kinshasa, qualifiant le peu d’actions en faveur du climat dans leur ville d’une « honte pour eux ». « On a parfois l’impression que c’est Kinshasa qui est dans un désert », fait remarquer un participant.

Les espaces verts dans les communes de Kinshasa, les abords des avenues, et les bois où des zones estimées non-habitables sous la colonisation ont presque disparu, occupés par des habitations. « On est allé même jusqu’à habiter une grande partie de la ferme présidentielle de N’Sele », une cité périphérique de Kinshasa, s’indigne une Congolaise présente au pavillon.

Le vert demande argent et volonté

Le professeur Albert Kabasele qui a donné la conférence explique que l’eau est rare au Maroc, mais que le pays fait en sorte qu’il n’en manque pas. « Voyez, les végétations le long des avenues sont quand même arrosées », commente-t-il.

C’est alors qu’un député intervient, gêné par ces critiques qui pour lui « ne devraient pas attendre d’être dites à l’étranger comme s’il n’y avait pas assez d’occasion de se les dire en face au pays. » Mais un délégué de Lubumbashi, ville de la région minière du sud-est de la RDC répond qu’« il reste difficile à un contrôleur environnemental, même avec un ordre de mission officiel, d’accéder aux entreprises minières et aux manufactures », insinuant un faible contrôle parlementaire.

« Ce sont plusieurs maires qui ont travaillé sur ce que vous voyez à Marrakech. Cela a coûté de l’argent. Marrakech est une ville touristique. Ça devait être joli », explique une journaliste marocaine.

La découverte de Marrakech déclenchera-t-elle une révolution dans la prise en compte des défis environnementaux ? Rien n’est moins sûr. Il faut beaucoup de volonté.

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Les commentaires récents (1)

  1. Bel article. De la volonté nécessaire émane le courage et l’énergie de créer un paradis écologique quelque soit son statut.
    Chacun a le devoir de rendre son environnement le plus propice possible et se constituer en modèle de référence…