Les actions du gouvernement congolais semblent se concentrer principalement sur la capitale. En provinces, on a l’impression que Kinshasa est beaucoup privilégié au détriment d’autres régions du pays. D’où cette question : les différents gouvernements qui se succèdent, de Kabila à Tshisekedi, sont-ils vraiment ceux de tout le pays ou uniquement de Kinshasa ?
L’un des exemples les plus frappants de cette situation est la gestion des embouteillages. Chaque semaine, les conseils des ministres se penchent sur des solutions pour résoudre la crise du trafic dans la capitale. Pourtant, le problème des embouteillages ne se limite pas qu’à Kinshasa. D’autres grandes villes comme Lubumbashi, Kolwezi, ou encore Kasumbalesa, connaissent le même problème, mais aucune mesure concrète n’est envisagée pour elles au niveau national. Si vous me dites que les provinces ont leurs autorités, je vous dirai que Kinshasa dispose aussi d’un gouvernement provincial.
Au lieu d’adopter une approche nationale, les solutions restent centrées sur Kinshasa, avec l’impression que le gouvernement oublie les autres régions du pays. Bien sûr, chaque ville a ses propres spécificités, mais il aurait été judicieux de prendre des décisions en tenant compte de la situation globale. Cela pourrait se traduire par la mise en place de systèmes de transport adaptés pour chaque ville, tenant compte de la densité de la population, des infrastructures existantes, et des besoins spécifiques.
Les Kuluna ne sont pas qu’à Kinshasa
Autre exemple, celui des Kuluna, ces groupes de jeunes criminels qui sévissent dans plusieurs villes congolaises. Bien que le phénomène soit particulièrement intense à Kinshasa, d’autres grandes agglomérations subissent aussi les effets de cette violence. Cependant, une fois de plus, les solutions proposées par le gouvernement semblent ne concerner que la capitale, négligeant les autres régions du pays confrontées au même fléau.
Le transport et la gestion de l’insalubrité : toujours Kinshasa
Le problème du transport en commun est également symptomatique de cette « kinshasisation » des politiques publiques. Le gouvernement a créé la société Transco, un système de transport public dédié à Kinshasa, sans aucune initiative comparable pour les autres grandes villes. Et ce, même si quelques provinces ont reçu quatre ou cinq bus Transco. En matière de lutte contre l’insalubrité, des projets sont souvent lancés dans la capitale pour assainir les quartiers, tandis que les autres villes attendent.
Les défis auxquels sont confrontées les autres villes du pays ne peuvent pas être ignorés sous prétexte qu’elles ne sont pas la capitale. Un gouvernement national doit être capable de répondre aux besoins de tous les citoyens, quel que soit l’endroit où ils vivent.