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Kisangani : le gouverneur Wale harcelé par des motards

Vous habitez à Kisangani ? N’avez-vous pas encore vu les motards boyomais courir après chaque cortège du gouverneur de la province ? C’est une vraie scène d’humiliation d’un responsable public. Ils nous font assister à un concert de klaxon : « Pipipiiiii, Wale moibiiii » (Wale le voleur !), « Wale abimaaaaa » (Wale dégage !)… Telle est la chanson quotidienne des motards à Kisangani.

Avec ça, j’ai même l’impression de ne pas avoir bien compris à l’école la notion de démocratie ou de civisme. Ou encore les articles de la Constitution sur la liberté de manifestation. À mon avis, le comportement de ces compatriotes provoque et humilie le gouverneur.

Les manifestations publiques sont, en effet, un droit citoyen au même titre que les droits politiques, garantis par la Constitution. Cependant, je note aussi que l’article 26 de cette Loi fondamentale indique clairement la procédure à suivre pour des manifestations publiques. Certains motards préfèrent suivre tous les déplacements du gouverneur, pensant que c’est la meilleure façon de le pousser à la démission. Ils l’accusent de ne pas bien gérer la province et de ne pas respecter ses promesses de campagne. D’accord, mais il faut savoir organiser autrement vos manifestations. Et comme le veut la loi, évitez toute provocation.

Le désir de la population, un devoir pour les gouvernants

« Les caisses de l’Etat sont vides », aiment à répéter les politiques pour justifier la non réalisation de ce qui est attendu par la population qui leur donne le pouvoir. Cette formule est devenue un sacré prétexte pour se sauver de ses inactions. Mais, certaines actions des motards qui traquent le gouverneur Wale relèvent du harcèlement.

On pourrait bien appeler cela de l’expression démocratique, mais jusqu’où ? Je pense qu’il y a des limites à toute chose. Il vaut mieux peut-être aller en justice si on estime qu’il y a des choses à lui reprocher, plutôt que de le harceler à chaque passage. Je crains qu’un jour le gouverneur n’agisse sous l’effet de la colère et que la situation n’explose.

Lors de la dernière élection des gouverneurs, beaucoup de Boyomais (qui n’étaient d’ailleurs pas électeurs) ont préféré cet homme, Louis-Mari Wale Lofungola, pour diriger la province de la Tshopo. Mais cet espoir change progressivement, pour certains, en déception. Je pense qu’il est important d’exiger des dirigeants qu’ils posent des actions en faveur de la population. Mais il est aussi un devoir pour chacun de payer ses taxes et impôts. C’est ainsi que des actions qui profitent à la population peuvent être réalisées.

 

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