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Le film « Sombre éclat » : un cri de coeur contre les violences faites aux femmes

Le vendredi 29 novembre 2024, l’Institut français de Goma a vécu une projection du court-métrage Sombre éclat réalisé par Elijah Muweza. Bien plus qu’une simple œuvre cinématographique, ce film se veut un puissant outil de sensibilisation contre les violences domestiques, conjugales et basées sur le genre.

« Sombre éclat » raconte l’histoire d’Alice, une femme qui, après des années de souffrance, poignarde son mari lors d’une dispute conjugale. Le film pose une question cruciale : Alice a-t-elle commis un meurtre prémédité ou a-t-elle agi en légitime défense ? Encouragée par sa famille à épouser un homme fortuné, Alice a dû renoncer à l’amour de sa vie et finit par endurer des années de violences. Lorsque le pire se produit, elle se tourne vers cet amour perdu pour l’aider à dissimuler le corps de son mari violent.

Pour Elijah Muweza, ce film est une réponse à trois décennies de violences incessantes, exacerbées par les conflits armés et les inégalités de genre. « En tant qu’artiste, j’ai pris ma caméra pour sensibiliser et dénoncer ces violences à notre niveau », explique-t-il. Sombre éclat n’est pas seulement un film, c’est une voix pour toutes les femmes qui, comme Alice, se battent dans l’ombre.

Présenté à la 11e édition du Festival international de cinéma de Kinshasa, Sombre éclat a remporté trois prix prestigieux : meilleur montage, meilleur acteur et meilleure actrice. Ces distinctions soulignent non seulement la qualité artistique du film, mais aussi l’importance de son message.

Vers une suite juridique

Elijah Muweza envisage déjà une suite pour explorer le côté juridique de l’histoire d’Alice. « Nous voulons que le public comprenne comment ce genre de procès sont tenus et appréhendés », confie-t-il. Cette suite promet de plonger encore plus profondément dans les complexités légales entourant les violences domestiques.

Défenseur des droits des femmes, Elijah Muweza se décrit comme un féministe. « Un quart de mes travaux se concentrent sur la lutte pour les droits des femmes. C’est un combat sans fin, car il faut donner la voix aux sans voix », affirme-t-il. Sombre éclat est un exemple poignant de cet engagement.

Elijah Muweza lance un appel aux autorités pour soutenir les storytellers et créateurs de contenus comme lui. « Nous vivons dans une société où les gens peuvent plus facilement suivre un film que lire un livre. Le film peut être utilisé non seulement comme un outil de divertissement, mais surtout de sensibilisation de masse pour le changement social », souligne-t-il. Tant que les violences contre les femmes persisteront, il continuera à dénoncer ces injustices.

Il faut signaler que Sombre éclat est une production de Grelcom SARL, en co-production avec OTI, qui met en lumière une réalité souvent ignorée.

 

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