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Grande Orientale : donner 100 000$ à Fatshi pour quelle raison ?

2023, année électorale, on le sait. Pas besoin de nous le rappeler à tout moment. Mais depuis janvier, nous assistons à plusieurs sorties politiques. Différentes communautés ne cessent de prendre position derrière Felix Tshisekedi. Ce qui m’étonne c’est l’option prise par les leaders de l’espace Grande Orientale : ils ont donné 100 000 dollars de caution électorale pour la candidature du chef de l’État à un second mandat. 

Reçus par Félix Tshisekedi le 16 mars 2023, les représentants de la dynamique des leaders politiques et communautaires de la Grande Orientale ont promis de soutenir le deuxième mandat du chef de l’Etat. Plus grave, ils lui ont offert comme cadeau un chèque de 100 000 dollars pour payer sa caution électorale. Incroyable ! Je me demande ce que ces leaders de l’EGO espèrent recevoir en retour. 

Des postes ministériels ?

Même si le président de la République a nommé au gouvernement Sama Lukonde 2 quelques ministres ressortissants de la Grande Orientale, je ne vois pas ce qui va changer dans le vécu quotidien des populations de cette région. Déjà, on sait que cet espace ne dispose pas aujourd’hui d’un leader politique de taille à même de faire le poids pour pousser le chef de l’État à s’intéresser aux problèmes de la Grande Orientale. 

Beaucoup parlent de Eve Bazaiba, mais nous savons que si elle est aujourd’hui vice-Premier ministre c’est grâce à sa position au MLC et non grâce à un leadership individuel ; encore moins parce qu’elle est ressortissante de la Grande Orientale. Sans les accords de l’Union sacrée, Bazaiba n’aurait peut-être pas été au gouvernement. Et depuis qu’elle y est, quel résultat pour nous ?

Une région qui croupit dans la pauvreté 

L’espace Grande Orientale compte quatre provinces : Bas-Uélé, Haut-Uélé, Ituri et Tshopo. Depuis le redécoupage territorial de 2015, ces provinces peinent à décoller, non seulement parce qu’elles sont oubliées ou presque par les autorités du pays, mais aussi elles sont victimes de fausses promesses de changement par les autorités provinciales.

Dans cette région, outre l’insécurité permanente, il n’y a pas assez de bonnes routes ; les infrastructures sont dans un état de délabrement total. Pas d’électricité. Quand vous êtes à Kisangani, difficile d’arriver à Opala ou à Banalia par manque de bonnes routes. Pareil pour Isiro et d’autres territoires tels que Buta et Bondo. Aller de Bunia à Irumu est un véritable casse-tête à cause de l’insécurité… Bref, rien ne va dans l’espace Grande Orientale.

Ainsi, en offrant 100 000 dollars américains au président de la République, les leaders de la Grande Orientale espèrent peut-être qu’il puisse impulser un développement rapide de leurs quatre provinces. Cependant, une question me laisse perplexe : un pauvre doit-il donner de l’argent à un riche pour lui prouver qu’il souffre ?

En proposant cet argent au chef de l’État, les leaders de la Grande Orientale voulaient simplement le flatter. Seulement voilà, ce geste risque d’être interprété comme si les habitants de la Grande Orientale ont beaucoup d’argent et veulent donner un second mandat à Félix Tshisekedi. 

A mon avis, cette générosité incompréhensible ne satisfait que les intérêts égoïstes et individuels de ces fameux leaders et ne profitera pas à la Grande Orientale. Ils auraient dû savoir que le président de la République a un parti politique qui ne manque pas d’argent pour payer sa caution électorale. 

 

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