À l’entrée de la prison pour mineurs de Béni, j’ai été accueilli par une odeur nauséabonde. J’ai suivi le bourdonnement des mouches et je me suis rendu compte que cette puanteur venait des couloirs, souillés par les excréments. Ici, une cinquantaine de mineurs sont enfermés.
« J’ai faim, aide moi »
En plus de l’insalubrité, la majorité des enfants présentent des signes de malnutrition aiguë : ventres bedonnants, corps maigres et visages aux teints jaunâtres. Pour manger ici, il faut quémander ! Assis dans la cours, les gamins regardent passer les visiteurs. « Grand frère ! Aidez-moi s’il vous plait, j’ai faim », gémit l’un d’eux l’air désespéré.
Ces souffrances quotidiennes poussent certains à s’évader. Lorsqu’ils essaient de s’enfuir de cet enfer, les gardiens tirent à balles réelles en l’air. Ils sont souvent rattrapés et sérieusement fouettés.
La sous-alimentation
J’ai aussi pu visiter les cuisines de la prison. Helas ! J’ai fait face à deux marmites qui bouillonnaient. L’une contenait le foufou, l’autre était pleine de haricots. Ce plat est consommé du lundi au samedi, sauf le dimanche où une autre recette est programmée.
Les enfants sont l’avenir de demain
La prison pour mineurs de Béni est un lieu où les enfants passent leurs journées à jouer aux cartes et à se chamailler. Pourtant, selon la loi, cet espace de rééducation a le devoir d’encadrer ces jeunes délinquants pour les aider à réintégrer notre société. Notre pays a besoin de sa jeunesse pour son développement.
Les autorités doivent d’urgence améliorer les conditions de vie en prison. Au lieu de rééduquer les détenus, ils ressortent de ces murs encore plus dangereux, détruits par ce qu’on leur a fait endurer.