En RDC, ces derniers jours, tout le monde constate que les autorités sont hostiles aux actions de l’opposition. Le droit de manifester n’est désormais reconnu qu’à ceux qui glorifient le régime. Et les observateurs de la scène politique congolaise de se demander pourquoi a-t-on peur de l’opposition.
La rue et les rassemblements interdits à l’opposition dans toutes les villes du pays
À Kinshasa, toutes les manifestations de l’opposition sont systématiquement empêchées ou dispersées à coups de matraque et de bombe lacrymogène. Souvent les services de sécurité sont dépêchés avant même que les manifestants ne quittent leur domicile.
Parmi les derniers cas en date : la violente dispersion du 19 janvier dernier lors des manifestations pour commémorer les victimes de la répression de janvier 2015. Des personnes ont été tuées alors qu’elles protestaient contre le projet de modification de la loi électorale. Le 19 janvier dernier, les opposants membres du mouvement Front citoyen 2016 n’avaient même pas encore commencé leur conférence débat à Kinshasa que déjà la police avait investi le lieu et procédé à des interpellations. La réunion a ainsi été étouffée dans l’œuf.
Lubumbashi en passe de devenir le deuxième fief de l’opposition à Kabila
Lubumbashi n’est plus cette ville autrefois entièrement acquise à Joseph Kabila. Depuis le retrait de Moïse Katumbi de la Majorité présidentielle et la création du G7, la police est à couteaux tirés avec les partisans de l’opposition. Le 19 janvier à Lubumbashi, les membres du G7 et leurs sympathisants ont été brutalisés par les forces de l’ordre lors d’une manifestation pour commémorer les victimes du janvier 2015. La ville n’est donc plus le bastion du pouvoir. Selon Radio Okapi, un correspondant de la BBC, présent lors de la manifestation, a filmé une altercation entre la police et l’opposition. Il a été arrêté et son matériel lui a été confisqué. Il a par la suite été relâché.
Toujours à Lubumbashi, le président du G7, Charles Mwando Simba , affirme avoir été débarqué de force d’un avion qui devait l’emmener dans la ville de Kalemie.
Seule la Majorité présidentielle est libre de ses mouvements
Les libertés publiques sont garanties par les articles 22,23,24,25 et 26 de la Constitution congolaise qui consacrent la liberté de penser, de culte, de manifestation, etc. Pourtant les manifestations de la Majorité au pouvoir sont les seules à se dérouler en toute quiétude en RDC. Citons en exemple la cérémonie d’adhésion publique de plus de 25 nouveaux partis politiques à la Majorité présidentielle. Cérémonie hyper médiatisée et dirigée tambour battant par le président de l’Assemblée nationale. À Mbujimayi, aucune manifestation de l’opposition n’a eu lieu. La ville était quadrillée par la police. Le 16 février est la date du prochain rendez-vous entre le pouvoir et l’opposition. Il s’agit de la date anniversaire de la marche des chrétiens de 1992 qui avait fait de nombreuses victimes. Beaucoup de tensions se feront sentir. Mais espérons que les deux parties privilégient la paix.