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Pourquoi lire les classiques ?

Avez-vous déjà lu L’Iliade et l’Odyssée dont l’auteur, Homère, est considéré comme le père de la littérature occidentale, ou même de toute littérature ?  Avez-vous lu Le Prince de Machiavel ? Et Don Quichotte, Balzac, Hugo ou Lamartine ? Qu’en est-il de Pouchkine, Tolstoï ou Dostoïevski, qui sont considérés comme les joyaux de la littérature russe ? Si la réponse est non, c’est le moment de rectifier le tir.

Ce que les livres et les auteurs que je viens de citer ont en commun, c’est qu’ils sont considérés comme des classiques. Tout le monde pense en savoir quelque chose, parce que nous en avons lu ou mémorisé quelques extraits à un moment ou un autre de notre scolarité. Mais se contenter de ces lectures choisies par nos profs ne suffit pas pour faire de nous des êtres cultivés. Les lectures les plus utiles sont celles que nous décidons de faire nous-mêmes, pour le plaisir ou pour nous instruire.

C’est quoi les classiques ?

Dans le livre Pourquoi lire les classiques (Editions du Seuil, 1991) qui m’a inspiré ce billet, l’auteur Italo Calvino définit un classique comme « un livre qui n’a jamais fini de dire ce qu’il a à dire ». En d’autres termes, un classique est un livre qui continue à nous aider à comprendre le monde dans lequel nous vivons longtemps après sa publication.

Dans la préface du livre de Calvino, l’écrivain français Philippe Sollers le dit autrement : « Ainsi, j’ouvre Homère, Shakespeare, Molière, Pascal, et le réel, le réel d’aujourd’hui même, se découvre sous un autre aspect. » Il ajoute : « Pourquoi lire les classiques ? Parce que ce sont eux qui nous lisent. Notre prétendue originalité ou authenticité n’est rien d’autre qu’une exagération narcissique. (…) Un classique m’oblige à reconnaitre que je ne suis pas moi, que ce que j’imagine m’être le plus personnel n’est qu’une redite plus ou moins informe. » Ainsi, les problèmes que nous traversons, tout ce que nous faisons ou voulons faire, tout ça n’est pas spécifique à nous ou à notre époque. Il suffit de lire les livres, et particulièrement les classiques, pour comprendre que ceux qui ont vécu longtemps avant nous ont connu la même chose.

Y a-t-il des classiques chez nous ?

Le problème est que la définition des « classiques » est souvent autocentrée. On évoque rarement les auteurs africains quand on parle des classiques. C’est en partie compréhensible, vu que les classiques sont souvent des livres publiés depuis plusieurs décennies ou plusieurs siècles, alors que la littérature écrite n’a commencé à prospérer en Afrique qu’après les indépendances.

Mais ça ne signifie pas qu’il n’y a pas d’auteurs classiques en Afrique. D’après Steven Sample dans son livre Devenez un grand leader, un classique est un livre qui continue d’être lu cinquante ans ou plus après sa publication. Les livres comme L’aventure ambiguë de Cheick Hamidou Kane, Une vie de boy de Ferdinand Oyono, L’étrange destin de Wangrin d’Amadou Hampate Ba, Le devoir de violence de Yambo Ouologuem, L’enfant noir de Camara Laye, Le soleil des indépendances d’Ahmadou Kourouma et beaucoup d’autres sont donc parfaitement des classiques. C’est aussi le cas des livres des auteurs de l’Afrique anglophone comme Chinua Achebe,  Wole Soyinka ou Ngũgĩ wa Thiong’o.

Lisons donc ou relisons les livres classiques, y compris les classiques africains, et nous en sortirons grandis.

 

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