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« Ma famille d’abord », devise des députés familiaux en RDC

Députés pour le peuple ou personnes engagées dans leur business personnel ? Voilà la question que je me pose depuis la nouvelle surprise venue de l’Assemblée nationale. Les députés ont refusé une réforme importante. Celle qui veut que le suppléant ne soit pas de la même famille que le candidat. Sans surprise.

C’est une pratique qui change beaucoup dans le rôle du député national congolais et sa relation avec la nation. La désignation comme suppléants, des membres de la famille du candidat.

Les députés ont rejeté la réforme

Une fois élu, le député se bat pour briguer de nouveau poste, au gouvernement ou dans les établissements publics. Il s’assure que s’il meurt en cours de mandat, le siège revienne à sa famille. Quoiqu’il arrive, le député congolais veille à ce que les avantages de son poste reviennent aux siens.

Bref, nos députés travaillent pour leurs ventres, et non pour la population. Les Congolais le savent depuis des années. Mais l’élément qui a rendu cela assez flagrant vient des réformes d’avant les scrutins de 2018.

Ces réformes ont permis à un même député de briguer plusieurs postes électifs. Être candidat député national en même temps provincial et sénateur. S’il est élu partout ou a deux de ces instances, il cède un siège à un de ses suppléants qui est son épouse, son enfant ou son cousin, par exemple. Cela lui permet de maximiser les recettes familiales.

Parlements des suppléants

C’est ainsi que la RDC, depuis le début de la législature en cours, a plusieurs organes délibérants, où siègent de nombreux suppléants. C’est cela le problème.

Or, les suppléants n’ont pas forcément des visées politiques au départ. Ils n’ont pas toujours la bonne compréhension des problèmes du pays. Ils n’y étaient pas préparés. Ils ont été mis sur la liste du candidat simplement parce qu’ils sont de la même famille biologique. Raison pour laquelle ils ne savent que faire au Parlement. Ils se retrouvent à gérer des situations et des enjeux politiques qui les dépassent. Vous voyez ?

Les fils et filles à papa deviennent députés par hasard. L’Assemblée ressemble alors à une boutique familiale, où chacun se sert comme il veut. Où chacun peut exprimer son égoïsme, attendant que papa réagisse comme en famille.

La famille du député d’abord !

Le peuple d’abord ? Non, pardon. Il faut déjà oublier ça, à ce niveau. C’est le député d’abord, disons la famille du député d’abord.

On comprend pourquoi les députés ont refusé de briser ce système, c’est parce qu’il leur est favorable. Tant pis s’il est en défaveur de la population. Celle-ci continuera à les appeler députés, honorables. Même si rien ne s’améliore pour elle.

Dans nos Assemblées à la congolaise, un député, ça n’a pas honte. Ça se comporte justement comme un rebelle, et les Assemblées comme des groupes armés.

L’intérêt général ne les concerne pas. Ils voient leur groupe plutôt que la nation.

 

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