Les partisans de Martin Fayulu, manifestent devant le palais de la justice contre la décision de la Cour constitutionnelle qui a jugé irrecevable la requête contre les résultats des élections, Kinshasa, 2019, @HabariRDC
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Chers manifestants, vos libertés doivent respecter celles des autres

Les manifestations, pourtant dites pacifiques, tournent  très souvent au drame en République démocratique du Congo. Les personnes pointées en premier sont les policiers. Et c’est avec raison, car des armes létales sont utilisées en lieu et place d’armes de maintien de l’ordre.  Mais on oublie souvent de voir l’autre côté du problème :  le comportement des manifestants !

Les personnes qui manifestent outrepassent souvent leurs droits. Ils se croient en train d’exercer un droit absolu qui ne peut souffrir d’aucune restriction. Ils se permettent tout. Or, il ne devrait pas en être ainsi.

Provocation des agents de l’ordre par des manifestants

En RDC, les manifestations pacifiques, on en a vu que très peu. Manifestants et policiers, qui devraient pourtant être alliés, se considèrent comme des ennemis. Les manifestants ne tardent donc pas à défier la police en lançant des propos vexatoires et humiliants, parfois des pierres. Pourtant, les policiers, ont aussi droit au respect de leur personne et de leur dignité. C’est souvent à cette provocation que la police répond, car un dicton en lingala dit : « Soda abomaka mutu pona soni » (Un soldat tue car il n’aime pas se sentir humilié ).

Si les manifestants ne provoquent pas la police avec des propos humiliants ou en lui lançant des pierres, celle-ci ne réagira pas forcément comme elle le fait. Et il n’y aurait peut-être plus de mort.

Nul ne peut être contraint de prendre part à une manifestation

Cet alinéa 3 de l’article 26 de la Constitution n’est pas souvent évoqué par les manifestants. Ils se limitent seulement aux alinéas 1 et 2 du même article qui disposent : « La liberté de manifestation est garantie. Toute manifestation sur les voies publiques ou en plein air, impose aux organisateurs d’informer par écrit l’autorité administrative compétente. »

Mais si nul ne peut être contraint à prendre part à une manifestation, rien ne justifie le comportement de certains manifestants qui barricadent des routes, entravant ainsi la liberté de circuler, s’attaquant aux écoles, empêchant les magasins d’ouvrir… En d’autres termes, ils entravent la liberté d’entreprendre, le droit à l’éducation, etc.

Des fois, des personnes sont obligées de participer à la manifestation pour avoir le droit de circuler. Dans pareil cas, il est normal que la police intervienne pour protéger les droits de ceux qui ne manifestent pas.

Absence de culture de respect des biens publics et privés

Il faut aussi relever que la plupart des manifestations dégénèrent et tournent à l’émeute à cause du fait que les manifestants n’ont aucun respect des biens d’autrui, surtout des biens publics. Le pillage des biens des particuliers, les destructions méchantes, saccages des sièges des partis politiques, destructions des radios et télévisions, incendie des mairies et des bureaux des chefs des quartiers… Même les jets de pierres et l’incendie des pneus sur les voies publiques, sont des actes qui ne favorisent pas l’existence d’un climat apaisé dans la tenue des manifestations.

Je pense que les manifestants devraient savoir qu’en protestant et en revendiquant, là où se limitent leurs droits, commencent ceux des autres. C’est dans le souci de préserver l’ordre public et l’intérêt général que le droit de manifester est limité. Donnez-vous le challenge de manifester en respectant les droits reconnus aux particuliers, à la police et aux restrictions imposées par la loi, je vous assure que vous expérimenterez, à coup sûr, le professionnalisme de la police congolaise.

 

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